Le coliving, réservé aux jeunes actifs ou aux étudiants ? Pas tant que cela. « Le coliver type, chez nous, a 33 ans. C’est un jeune actif. Mais dans les faits nos utilisateurs ont de 20 à 60 ans » remarque Julien Morville, cofondateur de Sharies. D’ailleurs certains clients sont pour le moins… inattendus.
Le coliving en famille…
La grande nouveauté de ces derniers mois, observée chez Sharies, c’est en effet l’arrivée de familles entières en coliving. Ce qui n’a pas manqué d’étonner Julien Morville. « L’offre est plutôt pensée pour des personnes seules. On ne pensait pas que des familles pourraient être intéressées. Mais les choses se sont faites naturellement. Nous avons accueilli plusieurs familles à Nantes et aussi à Nancy, notre dernière résidence ouverte depuis avril. »
Pourquoi choisir le coliving en famille ? « Ces familles sont venues dans des optiques différentes. Mais toutes avaient besoin d’un logement de transition, avec un certain nombre de chambres. Or les propositions des hôtels, des résidences hôtelières ou des logements sur Airbnb étaient trop chères ou peu adaptées. »
Alors que le coliving répond à leurs besoins ? « Nous proposons des logements partagés de 4 à 10 chambres. Si vous êtes une famille avec trois enfants, vous avez déjà besoin de 4 chambres. Les familles ont donc loué des logements entiers. »
Les raisons, elles, sont variées. « Certaines familles se sont installées chez nous car leur logement est en travaux pour une longue période. Nous accueillons aussi des familles expatriées de retour en France. Elles n’ont pas encore de logement définitif, mais tiennent à mener une vie résidentielle traditionnelle. Nos appartements, de ce point de vue, sont plus commodes que la résidence hôtelière. Enfin, nous avons 2 familles qui suivent l’un de leurs enfants malade, hospitalisé dans la région. Elles veulent rester proches de l’enfant, mais ont besoin d’un logement adapté à la vie de famille. »
Des coliving spécifiques pour parents solos
Certains opérateurs ont déjà mis en place des coliving en famille. Commune s’adresse plus précisément aux familles monoparentales avec les premiers coliving pensés et conçus pour les parents solos. Il ouvrira ses deux premières résidences, à Lille et en région parisienne fin 2023. En plus d’un coliving classique, Commune propose, dans son offre de base des aides juridiques spécifiques et du soutien scolaire pour les enfants.
De son côté, l’opérateur Colonies réfléchit à des produits destinés aux familles avec des logements adaptés et des services partagés comme la garde d’enfants.
Un virage dans le coliving ?
Sharies, au départ, ne pensait pas à un coliving en famille. Mais c’est un excellent signe : « Cela signifie que notre produit répond à une demande très large. Et surtout cela nous conforte dans ce principe – assez vertueux selon nous – de la réversibilité que nous appliquons à chacun de nos produits » explique Julien Morville.
« Nous travaillons à la fois les logements individuels et les logements partagés. Notre offre propose des studios, mais aussi des T1, T2, T3. 50 % de nos logements partagés comptent 4 à 10 chambres. Chaque chambre est dotée d’une salle d’eau et de toilettes privatives. A l’avenir, nous allouerons très certainement à une quote-part de nos logements des salles d’eau partagées pour maximiser leur réversibilité dans le temps. Cela nous permettra de répondre à une clientèle plus familiale. Mais aussi d’attirer certains locataires qui sont moins sensibles à la salle d’eau personnelle.»
Le coliving a du succès et ce n’est qu’un début selon Julien Morville, qui prépare l’ouverture de deux nouvelles résidences à Paris et à Reims. « S’il existe tant de difficultés sur le marché de la location traditionnelle, c’est parce que ce dernier évolue peu. Or le mode de vie des locataires a changé. Et notre produit, lui, s’adapte à ces évolutions. »