Senior en colocation : une situation de plus en plus courante aujourd’hui et qui n’est pas prête de s’éteindre. La pandémie, contrairement aux craintes, n’a pas freiné le mouvement. En 2019, le nombre de colocations de seniors aurait augmenté de 30% dans les grandes villes. Plus de 7 000 membres de COOLOC ont plus de 60 ans.
Senior au XXI° ou comment continuer à profiter de la vie
Être senior n’est pas synonyme de renoncement ou de laisser aller. En France, 70% des plus de 65 ans n’ont aucun problème avec leur âge. Mieux encore : 67% se disent épanouis, selon une étude de 2020 réalisée pour la fondation Korian. Les seniors, qu’on se le dise, sont autonomes et actifs. Et ils comptent bien le rester. L’EHPAD n’est pas une option pour eux.
Cependant, vieillir n’est pas un long fleuve tranquille. Avec l’âge et les petits maux de la vieillesse, les seniors appréhendent la solitude et l’isolement. Leurs enfants sont partis, ils se retrouvent seuls parfois dans un logement trop grand. La dépendance, la perte d’autonomie deviennent des préoccupations majeures … auxquelles la colocation, sous ses différentes formes, apporte des réponses.
Quels sont les avantages de la colocation pour les seniors ?
Lutter contre l’isolement
C’est un motif de crainte, mais aussi un besoin humain : le lien. Une étude de Harvard montre que vivre entouré permet de vivre plus longtemps et en meilleure santé. Les octogénaires les plus heureux et les plus en forme, physiquement et mentalement, sont aussi ceux qui ont été et sont les plus connectés socialement à leur famille, leurs amis, leur communauté.
Pouvoir rester chez soi
Pour autant, rompre l’isolement ne doit pas forcément signifier renoncer à son cadre de vie. Certains seniors mettent en place des colocations chez eux justement parce qu’ils ont de l’espace. Ils peuvent ainsi rester chez eux, développer leur sociabilité. C’est le cas de Jean, le doyen de COOLOC pour qui il est hors de question de quitter sa maison, sa campagne, ses animaux et de renoncer à la visite de ses copains. Depuis 2018, il accueille donc des colocataires, amateurs de tranquillité, de vie à la campagne, mais aussi de foot et de bonne cuisine.
Limiter les risques
Personne n’est à l’abri d’une chute ou d’un accident. Et les seniors sont particulièrement concernés. Le fait d’avoir une présence à la maison – comme c’est souvent le cas en colocation – est sécurisant en cas de besoin ou d’intervention rapide. C’est aussi rassurant pour les familles de savoir que les seniors ne font pas face seuls aux aléas de tous les jours. Vivre à plusieurs permet d’alléger les charges du quotidien : sortir les poubelles, préparer les repas et faire les courses, s’occuper des tâches ménagères …
Enfin, les personnes âgées sont souvent victimes de cambriolage. Vivre à plusieurs rassure tout le monde et décourage les voleurs.
Une source d’économie
C’est le nerf de la guerre. Beaucoup de colocataires de tous âges choisissent de vivre ensemble pour des raisons économiques. Les seniors n’échappent pas à la règle. Ceux qui disposent d’un grand logement peuvent ainsi améliorer leurs revenus et diviser leurs charges. Ceux qui vivent dans un petit logement peu commode accèdent, avec la colocation, à plus d’espace … en plus d’une vie sociale renforcée. En vivant dans un logement en mauvais état, on n’ose rarement inviter des gens chez soi. Et progressivement, les liens se distendent. La colocation permet de remédier au problème.
Ce n’est donc pas un hasard si les colocations de seniors se multiplient en France et en Europe. Et, en la matière, tout est possible.
Senior et jeunes : une nouvelle façon de vivre ensemble
« Dans chaque vieux, il y a un jeune qui se demande ce qui s’est passé » disait Groucho Marx. La colocation intergénérationnelle permet ainsi de redonner un peu de jeunesse aux seniors … tout en permettant aux étudiants ou à de jeunes actifs de vivre une expérience humaine épanouissante, en plus de payer un loyer abordable.
C’est ainsi qu’à Saint-Etienne, vient d’ouvrir Amicis , une villa datant des années 1900 en plein centre-ville, aménagée pour accueillir des étudiants et des seniors. A l’origine de ce projet, deux couples d’amis qui souhaitent lutter contre l’isolement des seniors.“Nous nous sommes aperçus que nos enfants rencontraient des difficultés à trouver leur premier logement. Et nos parents commençaient à réfléchir à leur avenir expliquent les cofondateurs. Donc nous avons imaginé ce concept novateur qui permet à toutes les générations de s’épanouir pleinement”
La maison de 750 m2 a donc été réaménagée en une douzaine de logements. Des studios accueillent les jeunes colocataires, tandis que les seniors logent dans des appartements de 30 à 55 m2. La maison compte également 200 m2 d’espaces communs : cuisine, salle de sport, buanderie, et même deux salons. Pour gérer le quotidien, Nana, qui vit au rez-de chaussée avec ses 3 enfants, s’occupe des repas, de l’entretien et accompagne les seniors dans leurs démarches administratives. Elle organise même des animations pour l’ensemble des résidents.
Des colocations gérées par les seniors eux-mêmes
Puisque l’on n’est jamais mieux servi que par soi-même, certains seniors organisent leur propre colocation. C’est le cas de la maison des Babayagas à Montreuil. Dans cette « anti-maison de retraite », les colocataires sont des femmes retraitées aux faibles revenus. Chacune s’engage à donner 10 heures par semaine au service de la collectivité. Elles organisent événements et rencontres au point que la maison est devenue une référence dans le quartier.
D’autres se tournent vers l’habitat participatif. A Montauban, une dizaine de femmes âgées de 67 à 84 ans qui partagent déjà de nombreuses activités, refusent de vieillir seules ou en EHPAD. Ensemble, elles travaillent à monter un projet leur permettant de vivre ensemble, mais chacune dans son logement.
Partager une vie de famille
Un autre type de cohabitation avec les anciens est en train de voir le jour. Le projet de Florence et Pierre-Alexandre avec leurs deux enfants de 11 et 8 ans est d’accueillir dans leur grande maison de Sailly-lez-Lannoy, une commune du nord de la France, six seniors résidents. L’objectif : prévenir le vieillissement et leur permettre de maintenir leur autonomie dans le temps. Un projet innovant ? Pas tant que cela. Auparavant, les générations vivaient ensemble. Aujourd’hui, l’éloignement des familles, la configuration des appartements favorise l’isolement des anciens.
Florence Rouvillain, à l’origine du projet s’est lancée suite à un constat simple : l’un des premiers facteurs de la perte d’autonomie est l’isolement social. Elle s’est donc formée à la prévention du vieillissement et la perte d’autonomie : « Le fait de vivre seul fait perdre le rythme de vie, et même l’envie. Le vieillissement ne doit pas être vécu comme une fatalité, mais il doit s’entretenir ».
Elle se propose donc de partager sa vie de famille avec les résidents. Quelques services sont proposés : démarches administratives, conduite, ménage… Les colocataires doivent cependant être autonomes – la structure n’est pas médicalisée – et surtout, insiste Florence, ils doivent « avoir envie de partager un quotidien dans une petite collectivité. »
Pourriez-vous mettre en place une colocation de seniors ?
Si vous avez de l’espace, pourquoi ne pas lancer, vous aussi, une colocation de seniors ? Aucune différence avec une colocation classique sauf au niveau du confort : les seniors ont tendance à être plus exigeants. Il peut aussi être utile de prévoir certains aménagements (barres dans la salle de bain, ou grande douche par exemple). Un investissement supplémentaire certes. Mais contrairement aux étudiants ou aux jeunes actifs, les colocataires seniors qui se sentent bien chez vous resteront longtemps.
Comment trouver vos colocataires ? Facile, ils sont sur COOLOC ! Vous pourrez aussi vérifier qu’ils s’entendent bien ensemble … et avec vous. Ensuite, il vous faudra mettre en place un pacte de colocation que chacun s’engage à respecter afin d’assurer l’harmonie de la colocation et favoriser le vivre ensemble.
Seule inconnue, auriez-vous intérêt à proposer une location meublée ou nue ? Dans le deuxième cas, les seniors peuvent venir avec leurs propres meubles. Tout dépend des colocataires que vous accueillerez, et cela, c’est une autre histoire à vivre ensemble !