COOL, le magazine de la co-location

COLIVING

Le co-liver a entre 0 et 99 ans, souvent urbain mais pas que, nouvel arrivant dans une région. Le coliver représente également l’essence du coliving, une nouvelle forme de colocation orientée davantage vers le partage et la construction d’une communauté. Le coliving pourrait ainsi non seulement remplacer la colocation traditionnelle, mais également offrir une alternative aux personnes déçues par la simple cohabitation sous le même toit.

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COLIVING : LA MONTÉE DE LA COLOCATION HAUT DE GAMME

15 avril 2024

La colocation a longtemps été vue comme une nécessité économique plutôt qu’un choix de vie désirable. Mais aujourd'hui, le coliving, un concept de co-location haut de gamme, redéfinit les attentes et propose de nouvelles solutions de logement. En alliant notamment le luxe, le confort et une gamme de services premium, qui étaient autrefois réservés aux hôtels de standing. Ce nouveau type de co-location propose une réelle expérience, où chaque détail est pensé pour améliorer la qualité de vie des résidents. La montée de la co-location haut de gamme reflète une évolution naturelle du marché du logement partagé, répondant aux désirs d'une clientèle qui recherche une qualité de vie supérieure. La redéfinition du marché du logement partagé L’offre de logement partagé est en train d’évoluer, portée par une demande croissante pour des offres plus luxueuses. On s'éloigne de l'image traditionnelle de la colocation, souvent associée à des logements étudiants ou à des solutions économiques pour jeunes professionnels. Croissance et tendances du marché Les dernières statistiques et tendances montrent une augmentation notable de l'intérêt pour le coliving. Cette croissance est portée par des individus à la recherche d'une meilleure qualité de vie et qui voient dans ces nouvelles formes de co-location une opportunité d'allier confort et convivialité. Les jeunes professionnels, les expatriés, les seniors et certaines familles monoparentales sont de plus en plus attirés par ces offres, cherchant à bénéficier d'un meilleur cadre de vie. Cette évolution des préférences reflète un changement significatif dans la manière dont les individus envisagent la colocation et le logement partagé, privilégiant désormais la qualité et l'expérience de vie au simple aspect économique. Distinction avec le logement traditionnel La co-location haut de gamme se distingue des options de logement traditionnel par son niveau de confort et ses services premium. Alors que le logement standard peut parfois sembler impersonnel et fonctionnel, la co-location de luxe privilégie des aménagements sophistiqués et des services sur mesure, créant ainsi un environnement de vie très appréciable. Des designs intérieurs réalisés par des professionnels, des espaces communs élégamment aménagés, et une gamme de services premium comme la conciergerie et le nettoyage professionnel, établissent un nouveau standard dans le secteur du logement partagé. Services premium dans les co-locations haut de gamme Des designs intérieurs de qualité Le design et l'esthétique jouent un rôle primordial dans l'attrait des co-locations haut de gamme. Ces espaces sont conçus pour offrir un plus grand confort et un cadre de vie au style recherché. L'attention portée aux détails, à la sélection de matériaux de qualité et à l'aménagement intérieur crée un environnement à la fois élégant et accueillant. Meubles design, œuvres d'art originales et finitions haut de gamme contribuent à créer une ambiance qui reflète le luxe et le raffinement. Des espaces de coworking intégrés Les co-locations haut de gamme offrent souvent des espaces de coworking. Conçus pour répondre aux besoins des professionnels modernes, ces espaces encouragent la collaboration et la productivité au sein même du domicile. Équipés de la technologie nécessaire et aménagés pour favoriser à la fois le travail individuel et les échanges, ils offrent un environnement optimal pour les projets créatifs, les startups, ou simplement pour ceux qui souhaitent travailler à domicile dans les meilleures conditions. L'intégration de ces espaces de travail partagés souligne la volonté de répondre aux modes de vie actuels, où flexibilité et efficacité sont de mise. Des services de conciergerie et plus Les co-locations haut de gamme se distinguent également par l'éventail de services premium mis à disposition des résidents. La conciergerie, le ménage et la maintenance sont des services de base, assurant un quotidien sans souci pour les occupants. Au-delà de ces prestations, des services supplémentaires comme les abonnements à des salles de sport, les services de blanchisserie sur place ou la programmation d'événements sociaux enrichissent l'expérience de colocation. Ces services favorisent un style de vie actif et communautaire, où le bien-être et les interactions sociales occupent une place centrale. Quelle clientèle pour la co-location haut de gamme ? La colocation haut de gamme attire une clientèle diversifiée. Parmi les segments de clientèle cibles, on retrouve les jeunes professionnels, les expatriés et les entrepreneurs. Ces groupes sont attirés par la qualité et le style de vie proposés, qui vont bien au-delà des offres de logement traditionnelles. Jeunes professionnels et entrepreneurs Pour ces actifs, la co-location haut de gamme offre un environnement propice à la connexion et à la productivité, notamment grâce aux espaces de coworking intégrés. La flexibilité et les services inclus permettent de se concentrer pleinement sur leurs carrières sans se soucier des tâches ménagères. Expatriés Les expatriés privilégient ce type de logement pour la facilité d'intégration qu'il offre. La co-location haut de gamme leur permet de s'installer rapidement dans un nouvel environnement, tout en bénéficiant d'un cadre de vie confortable et sécurisant. Le coliving haut de gamme, l’exemple de Colonies Colonies a été créée il y a 8 ans par 3 copains de l’ESSEC, Amaury Courbon, François Roth et Alexandre Martin. Après une mauvaise expérience en colocation, ils décident d’acheter un appart pour y vivre ensemble, puis de le louer après leurs études. Après un tour en Amérique du Nord où le coliving est bien plus largement répandu, ils s’inspirent de leur expérience pour lancer Colonies à leur retour en France. Aujourd’hui Colonies c’est : Une implantation en France, en Belgique et en Allemagne (lancement prochain en Espagne), 2000 unités en colocation, 2000 unités en coliving. Nous avons interrogé Alexandre Ferrand, chef de projet senior chez Colonies, sur la différence entre colocation et coliving : “Pour nous, le coliving c’est le volet haut de gamme de la colocation. Dans nos colocations, les chambres font en moyenne 10m2 et la salle d’eau est partagée entre 2 ou 3 colocataires. En coliving, les chambres sont plus grandes, font 15 à 20m2 et chaque unité possède sa salle d’eau privative de 3m2. Il y a aussi une différence de services. En coliving, le ménage est effectué une fois par semaine, un jardinier passe une fois par trimestre pour aspirer les feuilles, tondre la pelouse, tailler les haies.... S’il y a une piscine, un pisciniste va aussi passer régulièrement.” Ciblant plutôt les jeunes actifs entre 25 et 40 ans, les coliving Colonies proposent d’allier l’indépendance d’un studio tout confort avec une vie en communauté, grâce à de beaux espaces partagés à forte valeur ajoutée (espace de coworking, rooftop, jardin, piscine, salle de projection, salle de gym…) Implantée en IDF et dans 7 grandes villes françaises, Colonies n’envisage pas de poursuivre un développement vers les villes de plus petite taille : “Nous avons un objectif de taux de remplissage important sur nos unités. On privilégie donc les zones tendues car on sait que ça fonctionne mieux sur les grosses villes.” Image récupérée du dossier de presse, à vérifier si on peut l’utiliser. La colocation haut de gamme se présente comme une solution innovante répondant aux désirs d'un public en quête de distinction, de confort et de services exceptionnels. C’est une nouvelle dimension du logement partagé, où le design, le confort et une gamme étendue de services premium se conjuguent pour créer un environnement de vie exceptionnel. Ces caractéristiques et services ne se contentent pas de répondre aux besoins fonctionnels des résidents ; ils enrichissent leur quotidien, favorisent l'épanouissement personnel et professionnel, et encouragent une vie communautaire dynamique et épanouissante.

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ESPACES DE COLIVING : DÉFIS ET OPPORTUNITÉS

21 mars 2024

L’espace de coliving, il en est question régulièrement. Mais de quoi s’agit-il ? Est-ce une opportunité ? Ou une fausse bonne idée ? Le boom des espaces de coliving Chiffres et tendances Venu du monde anglo-saxon, les espaces de coliving se multiplient en France : 8 300 places en 2021 selon BNP Paribas ; 14 300 en 2023, selon une projection du cabinet Xerfi. Aujourd’hui, sous l'impulsion d'opérateurs comme Colonies, Sharies, d'acteurs plus modestes comme SantaFe à Antonyou Around à Aubervilliers, l’espace de coliving s’impose dans les centres urbains. « A l'heure de la smart city et de la densification des zones urbaines, la mutualisation prend tout son sens, permettant de vivre à moindre coût dans des logements plus vastes » détaille, dans une étude du cabinet Xerfi, le spécialiste de l’immobilier Vincent Desruelles. Le plus grand coliving d’Europe, ECLA, vient ainsi d’ouvrir à Palaiseau : un complexe de 40 000 m², dont 4 000 m² de parties communes. 1 800 lits attendent les colivers, qui peuvent choisir entre plusieurs typologies de logements allant des appartements partagés au duplex 2 pièces. Le socle propose un choix d’espaces communs « comme des salles de sport, de gaming, de musique, de sieste, des espaces de co-working et même un restaurant » explique le CEO, Maël Aoustin. Que peut-on attendre comme services dans un espace de coliving ? Bonne question ! L’espace de coliving est d’abord un produit protéiforme. Au-delà de la location de surfaces utiles, on loue des services : des lits king size et du linge de lit de qualité hôtelière, le ménage dans les parties communes, des abonnements Netflix, une salle de sport, un roof top ou un sauna. C'est la valeur d’usage du bien qui est mise en avant. « Les gens viennent chez nous car nos chambres sont bien agencées, agréablement meublées… Nous nous concentrons sur les besoins de l’individu » explique Axelle Baillet, country director France de Dovevivo, pionnier du coliving en Europe. Chaque coliving possède un espace de rangement pour entreposer les grosses valises des colivers. Ils disposent aussi d'une buanderie pour le linge et d'un local à vélos. Certains opérateurs organisent des espaces de coliving en fonction des centres d’intérêt des colivers : gastronomie, jardinage. Sharies mise davantage sur les services : espaces de coworking et de restauration, proximité des commerces et des transports en commun... D’autres colivings prévoient des home cinéma ou des PS4, un ping pong ou une salle de billard. Quels défis pour les opérateurs de coliving ? Réglementation et conformité Contrairement à la colocation, le coliving n’est pas soumis à une réglementation spécifique. Ce qui vous laisse une certaine liberté sur le type de bail : colocation classique soumise à la loi de 1989 ? Bail mobilité ? Location de courte durée ? Enfin, reste la question du plafonnement des loyers. Offrant plus de services (espaces communs, abonnement divers, ménage…) qu’une location classique, le coliving affiche des loyers qui dépassent les plafonds imposés dans les zones tendues. Enfin, certaines municipalités, notamment en Belgique, s’inquiètent de la multiplication des espaces de coliving. Avec leurs loyers élevés, ils accentuent la crise du logement. Ainsi que la spéculation immobilière. En effet, le prix de certains biens, comme les maisons de maitre, atteint des sommets. Gestion de la communauté et des responsabilités Pour s’adapter aux besoins de chacun, les espaces de coliving proposent des baux individuels. Chacun signe son propre bail avec l’opérateur. Mais comment gérer et animer la communauté hétéroclite ainsi formée ? Les grands opérateurs de coliving ont des équipes dédiées. Elles accueillent les nouveaux arrivants, règlent les problèmes techniques du logement. Elles peuvent répondre aux questions et besoins des résidents. Ce sont elles aussi qui assurent la cohésion au sein des espaces de coliving. Au besoin, elles règlent les litiges qui peuvent apparaitre entre colivers et trouvent des solutions en cas d’incompatibilité. Les coliving plus modestes attirent souvent le même profil de colivers. Ils peuvent avoir des points communs ce qui facilite la cohabitation. Durabilité et impacts environnementaux Coliving et développement durable, est-ce compatible ? Bien sûr. Grâce à la mutualisation des espaces, qui permet d’en assurer une meilleure gestion et un meilleur usage ! Ainsi, en France, le logement est le deuxième émetteur de gaz à effet de serre. Or une étude suisse montre qu’augmenter la densité d’occupation d’un logement permet de limiter la déperdition énergétique. C'est exactement ce que fait l’espace de coliving. A Bruxelles, la transformation de maison de maitre en coliving permet de passer de 4 chambres initiales à 16. Les parties privatives sont réduites et l'exploitation des espaces communs optimisée. Le principe permet également de réduire la pression immobilière dans les villes avec une meilleure gestion des logements, la réhabilitation de grandes habitations, voire la transformation de bureaux en logements. Par ailleurs, certains opérateurs comme Cohabs ou Around, mettent en place des coliving responsables. Cohabs, labellisé B Corp, rénove ses colivings avec des matériaux d’isolation écologiques et utilise des panneaux solaires. L’entreprise est également membre du réseau 1% for the Planet. « Coliving par nature », Around s’est engagé dans une démarche écoresponsable, explique son fondateur Guillaume Ricour-Dumas. La préoccupation environnementale commence dès les travaux de rénovation. « Nous isolons nos maisons. Nous facilitons le tri des poubelles. Il y a un compost dans chaque maison. Nous fournissons des produits d’entretien écologiques. Tout l’équipement d’Around répond cette dimension éco-responsable à laquelle nous sommes attachés. » Même démarche chez Santafe : « Une association d’insertion par le travail assure le ménage. Le café est distribué par les Cafés Joyeux. Nous proposons aussi deux paniers repas bio mensuels issus de circuits locaux » explique Vincent Dubois, son fondateur. L’espace de coliving, une opportunité pour les investisseurs ? Des opportunités pour les investisseurs institutionnels... Le coliving séduit, depuis quelques années, les investisseurs institutionnels. Ils créent des partenariats avec des promoteurs, des opérateurs de coliving. L'objectif : générer une offre de logements neufs sur des actifs plus conséquent. ECLA à Palaiseau ou The Old Oak à Londres en sont des exemples. Une opération extrêmement rentable, car, à surface équivalente, les espaces de coliving permettent de réaliser de grosses économies d’échelle. Le taux rendement est de 8 à 12 % ! Plus intéressant que les bureaux, dont le rendement aujourd’hui est d’environ 5%. ...Et pour les investisseurs particuliers Les investisseurs particuliers se lancent aussi. L’avantage du coliving pour un investisseur particulier ? Il n’y a pas de barrière à l’entrée. Créer un espace de coliving sera cependant plus facile si vous avez déjà une bonne expérience de l’immobilier ou de l’hôtellerie. Mais le risque en vaut la peine avec un rendement qui oscille entre 8 et 12% selon les régions. Le loyer lui-même est supérieur à la moyenne, puisqu’il prend en compte les services offerts par le coliving (ménage, wifi, abonnements…) Dans les grandes métropoles, le taux d’occupation est particulièrement élevé. Bonne nouvelle, la demande existe aussi dans des villes moins importantes. Le foncier dans les grandes villes est cher ? Oui, mais si vous regardez le prix du m2, les grandes surfaces sont moins chères et moins demandées que les petites surfaces. Or un espace de coliving exige une grande surface. N’hésitez pas à identifier de grandes surfaces à rénover. Vous pourrez plus facilement négocier le prix. D'autant plus que vous devrez aménager votre coliving : espaces communs, agréables, bien pensés services; chambres avec, le cas échéante, une salle de bains privative. Et la fiscalité dans tout ça ? En coliving, le statut fiscal le plus avantageux est le régime du LMNP (Loueur en meublé non professionnel). Il vous permet de déduire de vos impôts toutes vos charges liées au logement, y compris le montant du prêt pour votre achat immobilier. Quel avenir pour les espaces de coliving ? Innovations et évolutions attendues Le coliving a donc de beaux jours devant lui. En France, le concept s’est implanté relativement tard. Mais l’Hexagone rattrape son retard. Non seulement il accueille le plus grand coliving d’Europe, mais aussi le premier coliving de Commune, dédié aux familles monoparentales. Conseils pour les futurs opérateurs et investisseurs Convaincu par le coliving ? Vous avez raison. Le retour sur investissement est attractif. De plus, avec la réglementation des locations de type Airbnb, le coliving et la colocation se placent dans le peloton de tête des investissements immobiliers les plus intéressants. Si les opérations de coliving semblent se concentrer dans les centres urbains, n’hésitez pas à proposer un espace différent. Il existe des coliving dans des petits centres à proximité des grandes métropoles, à la campagne, ou même proches de l’océan. Enfin, si vous choisissez le principe du bail individuel, où les colivers signent chacun leur propre bail, l’activité sera plus chronophage car vous devrez gérer les entrées et sorties des colivers. Mais grâce à COOLOC, votre coliving ne connaîtra pas la vacance locative.

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LE COLIVING EN FRANCE : À LA CONQUÊTE DES TERRITOIRES

5 mars 2024

Le coliving est un concept immobilier qui allie espaces privés et espaces partagés, comme dans une colocation. La tendance est installée en France depuis plusieurs années. Loin de se limiter aux grandes métropoles, cette forme d’habitat partagé essaime aussi en campagne et dans les villes moyennes, participant à une vraie revitalisation des territoires. Grandes métropoles vs territoires moins peuplés Dans le paysage immobilier français, le coliving a d’abord pris racine dans les grandes métropoles, attirant une population jeune, active, mobile et en quête de solutions de logement flexibles. Paris, Lyon, ou encore Marseille ont vu émerger des espaces de coliving qui répondent aux besoins d’une nouvelle génération de travailleurs, souhaitant allier confort et convivialité.  Ces grandes villes, avec leur dynamisme économique et culturel, se prêtent naturellement au développement de tels projets, offrant aux résidents une proximité avec les pôles d’activités, les réseaux de transport et les services. Expansion du coliving vers les zones rurales À l’opposé du spectre, les territoires moins peuplés, comprenant des villes de taille moyenne et des zones rurales, commencent à explorer le potentiel du coliving. Contrairement aux grandes métropoles, ces zones offrent un cadre de vie différent, avec une densité de population réduite et plus d’espace. Le coliving y a démarré plus lentement pour diverses raisons. Il y a moins de pression démographique en campagne qu’en ville, ce qui explique une demande de logement moindre. Les investisseurs immobiliers préfèrent les villes, perçues comme plus profitables, avec une tension locative qui les rassurent sur la rentabilité de leur investissement. Le tournant du Covid-19 Le Covid-19 a toutefois changé la donne, revalorisant la vie hors des grandes villes. Avec le télétravail, les campagnes gagnent en attractivité, ouvrant de nouvelles perspectives pour les actifs mobiles friands de coworking en campagne. C’est précisément dans ce contexte que le coliving révèle un potentiel surprenant. Il offre des solutions adaptées aux défis spécifiques des territoires moins urbanisés : revitalisation des centres-villes, réponse à la pénurie de logements abordables en location, création de nouveaux lieux de vie communautaire. Une réponse aux besoins locaux Là où les grandes villes exploitent le coliving pour densifier et diversifier leur offre résidentielle, les territoires moins peuplés y voient une opportunité de dynamisation et de reconquête démographique. Cette nouvelle offre permet d’attirer des profils variés (jeunes actifs, seniors, familles), à la recherche d’un nouveau mode de vie, d’une expérience plus collaborative et moins centrée sur l’individuel. L’expansion du coliving au-delà des grandes villes de France L’émergence du coliving dans les territoires moins densément peuplés de France marque une nouvelle ère pour le développement local et l’économie des petites villes et des régions rurales. Comment cette forme d’habitat partagé, en sortant des grandes métropoles, ouvre des perspectives de résidences innovantes pour revitaliser les centres-villes et stimuler l’économie locale ? Contribution au développement local Le coliving apporte une dynamique nouvelle dans les centres-villes des territoires moins urbanisés. Ces zones sont souvent confrontées à la désertification commerciale, au vieillissement de la population, ou encore au manque d’attractivité pour les jeunes (étudiants et actifs). En proposant des espaces de vie adaptés aux besoins des nouvelles générations, le coliving contribue à redonner vie à ces zones. Les résidents sont attirés par des loyers accessibles, une qualité de vie supérieure et la possibilité de tisser des liens communautaires forts. C’est aussi l’opportunité de participer à l’activité économique locale, en consommant dans les commerces de proximité, en utilisant les services et en prenant part aux événements culturels locaux. De plus, la rénovation de bâtiments inoccupés ou historiques pour créer des espaces de coliving permet de préserver le patrimoine architectural, tout en le valorisant. Repartir à la conquête des territoires Plusieurs projets de coliving en dehors des grandes métropoles illustrent le succès de cette expansion. Ces initiatives ne se limitent pas à fournir un toit, mais créent aussi des écosystèmes favorisant l’entraide, l’innovation et le développement personnel, en phase avec les aspirations des résidents. Dans des régions plus rurales, le coliving s’adapte également aux spécificités locales, en proposant par exemple des espaces orientés vers la découverte de la vie rurale et le développement durable. Ce type de projet contribue à redynamiser des territoires parfois oubliés, en attirant de nouveaux habitants et en créant des emplois, tout en respectant l’environnement et les traditions locales. En se déployant au-delà des grandes villes, le coliving s’affirme comme un vecteur de développement local, capable de revitaliser les centres-villes et les zones rurales désertées. Il contribue activement et positivement à l’économie des territoires moins peuplés. Les avantages du coliving dans la revitalisation des territoires Le coliving, par son approche novatrice du vivre ensemble et de la gestion de l’espace résidentiel, se positionne comme un levier puissant pour la revitalisation des territoires français. En répondant de manière efficace à plusieurs défis démographiques et en proposant des solutions d’habitation adaptée aux besoins actuels, le coliving contribue significativement à l’attractivité et à la dynamisation des régions concernées. Coliving en France : une réponse aux défis démographiques Face à l’exode rural des jeunes et à la difficulté d’attirer de nouvelles populations dans certaines zones, le coliving offre des perspectives réjouissantes. Cette forme de résidence partagée s’adresse à un large public en quête de flexibilité, de logement à prix abordable et de sens communautaire : étudiants, jeunes actifs, travailleurs nomades, familles (notamment les familles monoparentales), seniors. En proposant une alternative attrayante au logement traditionnel, le coliving participe à la rétention des jeunes dans les territoires moins peuplés et encourage l’arrivée de nouveaux résidents. La présence de cette population dynamique est essentielle pour injecter de la vie dans les centres-villes, stimuler l’emploi local et favoriser le développement de services et d’activités culturelles. Des solutions de logement flexibles et communautaires Le coliving se distingue par sa capacité à offrir des solutions de logement à la fois flexibles et communautaires, répondant ainsi à de nouvelles attentes des résidents. Pour les locataires, les avantages sont multiples : loyers plus abordables, espaces de vie et de travail partagés favorisant l’échange et la créativité, une forte sensation d’appartenance à une communauté. Ces aspects sont particulièrement séduisants pour les personnes en début de carrière, les entrepreneurs et les créatifs qui recherchent un cadre de vie stimulant et des opportunités de networking. C’est également un cadre parfait pour les jeunes citadins qui peuvent travailler en full remote (télétravail complet) et qui souhaitent s’essayer à la vie hors des grandes villes.  Redynamiser les territoires en déclin Pour les collectivités locales, le coliving représente une opportunité de redynamiser des bâtiments inoccupés ou des quartiers en déclin, en les transformant en lieux de vie modernes et attractifs. Ce modèle contribue également à la diversification de l’offre résidentielle, à la création d’emplois en région et au maintien des commerces locaux. Le coliving peut servir de catalyseur pour le développement durable en favorisant les économies d’énergie. En réduisant l’empreinte écologique des habitations, il permet aussi la mutualisation des ressources et une rénovation axée sur l’efficacité énergétique. Le coliving en France s’affirme donc comme une solution innovante face aux enjeux démographiques et de désertification de certains territoires. En adaptant l’habitat aux besoins contemporains, le coliving participe activement à la redéfinition de la vie en communauté et à la revitalisation des territoires.

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COLIVING : DE QUOI PARLE-T-ON ?

25 octobre 2023

Le coliving, c’est la colocation du XXIe siècle. Vous avez forcément entendu parler de cette colocation version 4.0 ! Ce concept du vivre ensemble est toujours présent, la liberté en plus. Il en existe de multiples déclinaisons. Pourquoi cet engouement pour ce qui ressemble – a priori – à une version hype de la colocation ? Coliving : quelle définition ? La définition la plus large du coliving n’a rien de bien nouveau. Il s’agit de vivre dans un logement partagé avec d’autres personnes qui ne font pas partie de votre famille. Vivre ensemble, oui… mais pas n’importe comment ! Ni n’importe où ! Le coliving, c’est un logement partagé, clé en main, tout compris. Cela signifie que ses habitants, les colivers, arrivent dans un logement design et pensé pour leur confort. En résumé, pour vous installer dans un coliving, expliquent les opérateurs et les gestionnaires, vous n’avez besoin que de votre valise et de votre ordinateur. Le loyer, un peu plus élevé par rapport à une colocation classique, couvre les charges courantes : le wifi, l’entretien, les réparations, la fourniture des utilitaires et bien d’autres services. Dans les logements, les colivers disposent chacun d’une chambre et d’une salle de bain privative. Certains coliving intègrent même des kitchenettes. D’autres proposent des studios, voire des T2 dans leurs résidences. Mais ce qui fait la force du coliving, ce sont les espaces partagés : grande cuisine, salon, parfois salle de sports, home cinema, jardin, roof top. Certains coliving conçus dans des immeubles ou des bâtiments entiers proposent aussi des espaces de co-working et/ ou de restauration ouverts sur l’extérieur et la vie du quartier. Est-il facile d’intégrer un coliving ? Oui ! C’est l’un des grands avantages de ce mode de logement, flexible et plutôt urbain. Dans la plupart des grandes villes, trouver un logement est long, difficile. Le parcours du combattant ! Le coliving dépoussière le système : il n’est pas question de caution solidaire. Tout est simplifié au maximum. Vous vous inscrivez en ligne, envoyez quelques informations et votre date d’arrivée souhaitée. De votre inscription à la signature du bail, le processus est – de plus en plus souvent – digitalisé. Et les baux sont flexibles : un mois de préavis suffit du fait que ce sont des baux meublés. Est-ce que le processus est moins humain pour autant ? Non. Les bailleurs du coliving organisent une rencontre par visio, par téléphone et le plus possible en présence avec les candidats. « Cela nous permet de voir s’ils ont bien conscience qu’ils vont vivre en communauté et de ce que cela implique » explique Nicolas Legay, cofondateur de Many Many, un opérateur de coliving présent au Luxembourg, en Belgique et en France. Certains opérateurs comme La Casa, ou Santafe à Antony, organisent des rencontres autour de soirées entre les candidats et les résidents : une étape importante pour assurer l’harmonie dans le logement partagé. Le coliving, un petit frère du coworking ? À ses débuts, le coliving était associé aux entrepreneurs, start-upers et autres geeks qui travaillaient 20 heures sur 24. C’est sur ce principe que sont nées les hacker houses « où l’on peut travailler en chaussettes ». A noter que ces coliving pour entrepreneurs s’adressent à toutes les bourses. Ils proposent même des chambres partagées afin de réduire les frais. Par exemple, Start Up Embassy, dans la Silicon Valley, est moins un coliving qu’une communauté d’entrepreneurs venus du monde entier, où les gens n’ont aucun problème à dormir dans des chambres partagées tant qu’ils peuvent se rencontrer, échanger et faire du business ensemble. Le lien entre coworking et coliving n’est donc pas un hasard. Station F, l’incubateur et campus dédié aux start up a ouvert un coliving réservé à ses entrepreneurs aux portes de Paris. Le coliving se réduit-il à une sorte de co-working à la maison ? Ce n’est pas si simple. De nombreuses structures proposent des espaces de travail, ouverts aux non-résidents. Mais les liens ne sont pas aussi étroits. Pour preuve, l’opérateur de coworking américain WeWork a fermé sa filiale de coliving WeLive il y a déjà plusieurs années. Ses résidents, peu nombreux, avaient l’impression de dormir au bureau. Mais l’association entre coliving et coworking a de beaux jours devant elle. Et fait preuve de créativité. La Mutinerie, un espace de coworking du 19e arrondissement de Paris a ouvert, dans le Perche, la Mutinerie Village. Le concept : permettre aux télétravailleurs, free lance, entrepreneurs de s’échapper quelques jours au vert pour travailler, seuls ou en équipe. Sur le même principe, Ondine Living propose des coliving éphémères pour les freelance et télétravailleurs amoureux de l’océan, qui veulent changer d’environnement sans interrompre leur activité. Alors le coliving, c’est pour qui ? A priori, pour tout le monde : les étudiants et les jeunes actifs qui peinent à se loger dans des centres urbains hors de prix; les salariés en transition professionnelle dans une nouvelle ville où ils ne connaissent personne ; de nouveaux célibataires en transition personnelle et qui ne se voient pas vivre seuls ; des seniors en pleine forme qui ne veulent plus vivre seuls chez eux ; des familles monoparentales qui profitent d’un espace plus grand avec leurs enfants ; Et même des familles à la recherche d’un logement de transition. Le coliving attire donc de plus en plus. Le phénomène est avant tout urbain. Il se diffuse notamment dans les villes grandes et moyennes où se loger est de plus en plus compliqué. « Toutes nos résidences sont situées à moins de 10 minutes des commerces de première nécessité et des transports… En 2022, sur les plus de 600 projets étudiés, nous n’en avons gardé que 20 qui répondaient à ces critères » explique Julien Morville, co-fondateur de Sharies. Qui sont les colivers ? Le profil des colivers varie en fonction des opérateurs, des lieux et de l’ambiance du coliving lui-même. Selon l’ensemble des acteurs du marché, les co-livers sont âgés de 18 à 40 ans, voire plus. Mais des tendances se dessinent : Colonies séduit davantage les étudiants ; Sharies accueille essentiellement des actifs urbains entre 25-40 ans, en transition de vie professionnelle, par exemple nouveaux arrivants dans une ville ou un pays. Car le meilleur moyen de ne pas se sentir perdu dans une ville inconnue est encore choisir de vivre à plusieurs. C’est d’ailleurs le principe de Many Many dont les résidents sont des expatriés venus au Luxembourg pour des raisons professionnelles. « L’arrivée dans un nouveau pays peut être douloureuse, surtout lorsqu’on est seul et confronté à une nouvelle culture, un nouvel environnement. C’est difficile, dans un petit pays comme le Luxembourg, de trouver un logement. Certains expatriés passent des mois seuls en appart’hôtel. Or l’expatriation est une expérience géniale, quand on la partage. Nos colivers vivent avec des gens ayant les mêmes centres d’intérêt ou qui rencontrent les mêmes difficultés. Cela facilite les échanges et rend l’expérience plus agréable. » C’est d’ailleurs l’une des originalités du concept. « Bien sûr, chez Many Many, nous sommes là pour accompagner les expatriés, quelles que soient leurs demandes. Mais les colivers s’entraident beaucoup entre eux. C’est ce qui rend l’expérience unique. » De nouveaux publics dans les coliving Signe des temps, le coliving s’adapte aux modes de vie actuels et à de nouveaux publics. Les parents solos représentent un quart des familles en France aujourd’hui. « C’est l’éléphant dans la pièce, explique Tara Heuzé-Sarmini, la co-fondatrice de Commune, premier coliving urbain dédié aux familles monoparentales. Nous apportons une solution pour un public délaissé, qui a des besoins spécifiques à un moment donné. » Chez Commune, vous trouverez par exemple des espaces de jeux, de l’aide aux devoirs pour les enfants, une aide juridique pour les parents. Autres avantages du coliving monoparental : les parents ne sont plus isolés avec leurs enfants, mais peuvent échanger entre eux et s’entraider. Le pouvoir de la communauté prend alors tout son sens. Des locataires à moyen terme En moyenne, les colivers restent de 6-18 mois, tous coliving confondus… En moyenne. « Dans la communauté COOLOC nos colivers restent en moyenne 13 mois et ceci est notre moyenne nationale petites villes et campagne compris » raconte Virginie Perret, fondatrice de COOLOC, plateforme sécurisée qui référence toutes les meilleures offres de colocation et de coliving . La preuve que le coliving, logement flexible par excellence, peut devenir un mode de vie. Les raisons de l’expansion Davantage de demandes Les coliving se multiplient aujourd’hui un peu partout dans le monde et ce n’est pas un hasard. Les tensions sur le marché locatif se sont accentuées. La demande locative a augmenté de 32%. Les petites surfaces sont, comme d’habitude, l’objet de toutes les convoitises. En moyenne en France, Bien’Ici compte 87 demandes pour un studio à louer pour 50 offres en 2021. « La location occupe une place importante du marché immobilier français, rappelle la plateforme. (…) Elle concerne environ 40 millions de personnes en France soit bien plus de la moitié de la population. » Côté financier, le coliving présente des avantages : mutualiser les espaces communs et certains services comme le wifi, le ménage… Il permet de vivre dans des logements plus vastes et plus confortables et accueillants. En moyenne, si le loyer en coliving est égal ou légèrement supérieur à celui d’un studio, c’est surtout en raison des services mutualisés (charges, wifi, assurances, événements, abonnement Netflix, paniers bio hebdomadaires, voire cours de yoga ou de cuisine…) non couverts dans le cadre d’une location classique. Résultat ? Le concept plaît. La voie, ouverte par des starts up comme Colonies, La Casa ou Sharies, est devenue royale. Selon une étude de BNP Paribas Real Estate, de 8 300 places en coliving en France en 2021, nous arriverions à 15 000 en 2023. Et le mouvement s’accélère. Par exemple chez Sharies : « En 2022, nous avons ouvert 300 places, 1 200 en 2023 et nous en prévoyons 3 000 en 2025. » Des projets immobiliers spécifiques Les premiers colivings ont été ouverts dans de grands appartements ou des maisons individuelles. Le coliving s’installe maintenant dans des immeubles entiers. Dovevivo, l’un des premiers opérateurs européens, transforme en coliving d’anciens immeubles de bureaux à Asnières… Certaines résidences sont construites spécifiquement comme le coliving étudiant de Paris Saclay. Comment réagissent les mastodontes du secteur immobilier ? Vinci, avec sa filiale Bikube, a ouvert une première résidence de coliving à Lyon dédiée aux étudiants et prévoit l’ouverture, fin 2024 d’une autre résidence à Montpellier. Le mouvement touche tout le monde. A l’échelle individuelle, de plus en plus de bailleurs transforment leurs colocations en coliving. Le bail de colocation ne comprend plus seulement un logement, mais aussi le wifi, parfois le ménage et d’autres services : home cinéma, salle de sports… Mais certains opérateurs de coliving vont plus loin : cours de yoga, de pilates, de cuisine, service de location de bicyclettes… Coliving et colocation, y-a-t-il encore des différences ? Le nom change bien sûr, mais dans les faits, il n’y a pas de différence. Qu’il s’agisse de coliving ou colocations, tous sont soumis à la loi de 1989 sur la location En revanche, il existe une différence entre les coliving gérés par des entreprises et ceux gérés par des bailleurs. Lorsque vous habitez dans un coliving géré par un opérateur, en cas de problème au sein du logement partagé, vous avez un contact dédié. C’est l’entreprise qui assure l’entretien courant. Si votre bailleur est votre propriétaire, il mettra en place un processus pour gérer la situation et l’entretien courant. Le coliving ou le renouvellement de la colocation classique Une déco plus recherchée Oubliez donc la déco faite de bric et de broc (style l’appartement de l’Auberge Espagnole). Coliving et colocation mettent aujourd’hui un point d’honneur à proposer des logements confortables, accueillants, design… Avec cette touche d’originalité dans laquelle il est si important que chaque résident puisse se projeter, insiste le sociologue Stéphane Hugon, fondateur du cabinet Eranos, afin de rendre concret les échanges et le vivre ensemble. Préserver l’intimité C’est le fondement de la colocation comme du coliving : votre espace privé avec votre chambre, votre propre salle de bain. En effet, selon l’enquête One Shared House 2030 publiée en 2017, la salle de bain ne doit pas être partagée. Est-ce le cas uniquement dans les coliving gérés par les entreprises ? De plus en plus de logements partagés gérés par des particuliers proposent chambres et salle de bain individuelles, comme les y encouragent la société Colocatère. Certains vont plus loin. Chez Around, à Aubervilliers, « nous faisons en sorte d’assurer la tranquillité de chaque colocataire, avec l’isolation phonique des murs, de la porte et du plafond. Les descentes d’eau passent loin des chambres, de façon à permettre à chacun de vivre sa vie comme il l’entend. Par exemple, de pouvoir prendre sa douche à minuit sans gêner ses voisins » explique Guillaume Ricour-Dumas, son concepteur. Et plus de services On les appelle encore colocation, mais il est courant d’y trouver home cinéma, salle de sports, jardin, voire un studio de musique si c’est une colocation à thème. Certains services de base comme le wifi sont compris dans le bail. La caution solidaire et le bail collectif courant autrefois disparaissent. A la place, des systèmes de caution, comme la garantie COOLOC qui assure le règlement du loyer même en cas de défaut d’un colocataire facilitent les relations entre bailleurs et colocataires Coliving, colocation : le vivre ensemble Dans un marché immobilier en tension, le coliving présente des avantages. Mais qu’en est-il du vivre ensemble, de la communauté, bref du « co » de coliving ? Que ce soit la colocation ou le coliving, le choix du vivre ensemble ne relève pas du hasard répond Stéphane Hugon. « Il faut se placer à l’instant antérieur à la colocation ou au coliving pour comprendre quel est le problème dont il est la solution, qu’il s’agisse d’une rupture familiale, de l’ennui, de la volonté de ne plus être seul ou de pragmatisme. » L’expérience, en coliving comme en colocation montre que tout dépend des résidents. Ce qui rend l’expérience unique, ce sont des colivers ou des colocataires sur la même longueur d’onde, prêts à partager non seulement un logement, mais surtout la vie qui va avec !

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QUELLE PLACE POUR LE COLIVING DANS LES SMART CITIES ?

26 septembre 2023

A quoi ressemblera la vie citadine de demain ? Il n’est question que de coliving et de smart cities. Sont-ils pour autant l’avenir de la ville ? Il est évident que le coliving trouve sa place au cœur des smart cities. Mais qu’est-ce que ces deux concepts nous apprennent des envies et des besoins des citadins ? Smart cities : un concept mature « Au départ, explique l’architecte italien Nicola Pisani, spécialiste de l’intelligence artificielle appliquée à l’immobilier, la vision autour des smart cities s’appuyait sur l’idée d’une ville technologique. » L’effort pour rendre les villes intelligentes portait surtout sur les infrastructures notamment la mobilité et les communications. Aujourd’hui, certaines smart cities adoptent en temps réel des éclairages, des feux de signalisation et de la distribution d’eau. Un moyen de réaliser près de 65% d’économies d’énergie en 12 ans estime la municipalité de Dijon, première à tester le projet en France. Lyon, elle, est en pointe sur les smart grids, des réseaux intelligents qui adaptent l’approvisionnement électrique en fonction des besoins. Concernant la mobilité, les bornes de bicyclette en libre accès ou de car sharing permettent de varier – et de faciliter- les déplacements. Elles évitent aussi le recours à la voiture individuelle. L’objectif est partout le même : être au plus proche des besoins du citoyen, tout en améliorant sa qualité de vie. « L’homme, le citadin est remis au centre du projet, confirme Nicola Pisani. La smart city est la ville qui, grâce au numérique et à la technologie, permet de répondre de façon intelligente et durable aux besoins des citadins. Elle améliore leur bien-être. » Les projets immobiliers sont aussi concernés, comme l’écoquartier du Fort d’Issy. Les 1 600 logements ont été conçus pour répondre aux normes Haute Qualité Environnementale. Deux puits géothermiques couvrent pas moins de 75 % des besoins du quartier en chauffage et eau chaude. L’intelligence au service de la spécificité des quartiers « Chaque quartier, chaque lieu est unique. Il faut aujourd’hui comprendre ce qui fait le caractère de chacun, remarque Nicola. Il faut également développer leurs capacités, s’adapter aux besoins des habitants, sans pour autant bouleverser le lieu. Parfois, au contraire, il est nécessaire de leur donner une identité ». Lui et ses équipes mettent ainsi au point des outils permettant de comprendre « les caractéristiques de chaque lieu… Et si les lieux correspondent aux besoins identifiés ». Tout cela grâce aux nouvelles technologies qui jouent un rôle de support. Elles permettent de comprendre la créativité possible autour d’un lieu pour développer de nouvelles fonctions. Des informations qui sont nécessaires pour les investisseurs … et pour les occupants finaux. Ces derniers veulent savoir si les logements qu’ils habitent leur permettront de satisfaire leurs besoins. Le sujet est d’actualité. « Actuellement, les grandes villes comme Paris, Londres, Milan mettent en place le concept des 15 minute cities. Chaque citoyen doit pouvoir réduire ses déplacements à 15 minutes à pied ou à bicyclette pour avoir accès aux services essentiels, voire bénéficier d’une micro-communauté à proximité de chez lui». Coliving et smart cities, quelles relations ? Si la smart city se met au service du citadin, qu’en est-il du coliving? A priori, les deux sujets n’ont rien à voir, même si en mettant l’accent sur le bien-être, les smart cities apportent une autre dimension au « vivre ensemble ». Et pourtant, les villes intelligentes auraient tout à gagner à favoriser le co-living. Une nécessité ? A l’heure actuelle, 757 millions de personnes vivent dans les 101 plus grandes villes du globe. Cela représente 11% de la population mondiale, 23% d’ici la fin du siècle. Difficile à l’heure actuelle d’imaginer la vie avec une telle concentration de population. Plus d’habitants signifie moins d’espace, et une augmentation des prix de l’immobilier. En effet, des études montrent que, lorsque la population d’une ville augmente de 1%, les loyers s’accroissent de 21%. Dans un tel contexte, partager un logement devient une nécessité. Une tendance de fond Mais le partage de logement ne fait qu’étendre la conception du partage des ressources. Nous avons pris l’habitude de partager des voitures – comme en témoigne le succès de Blablacar– , des hébergements pour les vacances – faut-il encore présenter Airbnb ? – des outils, par exemple avec Bricolib, ou tout simplement des échanges de services et d’objets, comme le propose Indigo. Partager son quotidien au sein d’une colocation ou d’un co-living n’a donc rien de très étonnant. Toutes ces initiatives reposent sur un même principe : la mutualisation des ressources. Et c’est également sur la gestion intelligente des ressources que s’appuie le concept des villes intelligentes. Un choix de vie Le partage de logement est d’ailleurs largement accepté par une population variée. C’est ce qui ressort de la méga-étude One Shared House dont les sondés sont âgés de 17 à 60 ans. La première raison invoquée, loin devant les questions économiques ou professionnelles, c’est de vivre avec les autres ! Et de préférence des autres qui permettent de découvrir de nouveaux horizons. Les sondés s’imaginent bien vivre au sein d’une petite communauté, de 4 à 10 personnes maximum. Exception faites des familles. Ces dernières pensent à de plus grandes communautés pouvant aller jusqu’à 25 personnes. Les opérateurs de coliving, et leurs investisseurs, eux, s’orientent davantage aujourd’hui vers de grandes résidences de coliving de plusieurs centaines de lits. Elles s’adressent plutôt à des professionnels ou de jeunes actifs. Mais, là encore, des dynamiques plus restreintes seraient possibles, explique Gui Perdrix, expert en coliving. « Je rêve qu’à chaque étage, soient prévus des lieux de rencontre pour favoriser l’émergence de petites communautés. » Coliving et smart cities : l’envie de vivre ensemble ? Vivre ensemble est une nécessité. Nous vivons dans des sociétés qui s’appuient sur les technologies. Avec la crise sanitaire, les interactions par écran interposé ne cessent de croître. Il en va de même pour le sentiment d’isolement. Le phénomène, qui touche aussi bien les seniors que les jeunes, ou les citadins de manière générale, n’est pourtant pas récent. Aussi le coliving, la cool-location peut s’imposer comme un choix de vie. C’est le cas de Pierre, papa solo, qui vit entre deux villes, il serait inimaginable de vivre autrement qu’en co-location. Le vivre ensemble a d’ailleurs été mis à l’épreuve pendant les confinements. Les grandes résidences de coliving ont dû fermer des espaces. « Le taux d’occupation moyen, rappelle Gui Perdrix est passé de 95% à 75% . De nombreux lieux ont fermé, car ils ne pouvaient plus offrir autant d’endroits partagés. En revanche, les plus petites résidences de coliving, dans les maisons particulières par exemple qui accueillent 10 à 15 personnes sont restées ouvertes. Et leurs habitants y étaient très heureux. » Se connaître mieux La smart city souligne Nicola Pisani permet aux futurs résidents d’en savoir plus sur l’ambiance et les avantages du quartier qu’ils vont habiter, si celui-ci correspond à leurs besoins. Le même principe s’applique à la co-location ou au coliving : vivre avec des personnes qui vous correspondent. Certains opérateurs de coliving, comme Cohabs orientent leurs futurs résidents sur la résidence qui leur conviendra le mieux en fonction de leur profil et de leurs besoins. Si vous avez un certain âge, vous serez orienté vers une résidence dans un quartier calme ; si vous êtes parent solo, certaines chambres de Cohabs Châtelain ont été pensées pour vous et votre enfant. Connaître les lieux et se connaître, c’est le principe de COOLOC : non seulement vous trouvez votre logement, mais surtout vous le choisissez avec – ou en fonction de – vos cool-locataires. Une commodité qui répond à de nouveaux enjeux Ne nous voilons pas la face : dans un contexte de pression immobilière, le coliving répond aussi à un enjeu financier… Mais, tout comme la smart city, il permet aussi de remettre le citadin au centre. D’une part, note Gui Perdrix, « il peut apporter du bien-être, en permettant de rendre non seulement le logement accessible, mais aussi des logements plus luxueux à toute une catégorie de résidents, qui seuls ne pourraient se permettre un tel niveau de services ». En effet, entre les espaces de co-working, bicyclettes en libre accès, salles de gym ou de cinéma, ou encore, comme à New York, le matelas intelligent qui vous aide à mieux dormir, les résidences de coliving rivalisent d’imagination pour attirer des résidents. Mais au-delà de cela, elles pourraient être de véritables solutions pour les nouveaux modes de vie. Le besoin d’espace, de vert et le développement du télétravail ont incité de nombreux citadins à quitter les grandes villes soit pour des villes plus petites, soit directement pour la campagne. Or les salariés ne peuvent pas forcément rester loin de leur bureau toute la semaine. Une solution pourrait alors être de prendre un abonnement dans un coliving et retenir une chambre de façon hebdomadaire ou mensuelle selon les besoins de chacun. Des opérateurs de coliving cherchent d’ailleurs à étendre leur offre de coliving et de coworking sur plusieurs villes cibles. Mais insiste Gui Perdrix, pour le moment ce sont surtout des chaînes d’hôtels qui offrent ce type de services. « par exemple Citizen M propose des abonnements mensuels. Les abonnés peuvent ainsi se rendre dans n’importe quel hôtel de la chaîne. C’est possible à condition qu’un opérateur possède des biens, répartis dans de nombreuses villes. » Revitaliser les territoires ? Les pouvoirs publics voient d’un bon oeil l’ouverture de résidences de coliving. « C’est un élément d’attractivité du territoire. Une résidence de coliving répond aux besoins de jeunes actifs qui peinent à trouver des logements de qualité en centre-ville à des prix attractifs », explique Benoît Jobert, co-fondateur de The Babbel Community «Outre mutualiser les coûts, le partage d’espaces est aussi un élément de convivialité. Les résidents y partagent des activités et s’ouvrent également sur leur ville, en rencontrant des habitants. Car nos restaurants, espaces de coworking ou salles de sport, sont aussi accessibles aux non-résidents ». À Marseille, la deuxième résidence de The Babbel Community s’est installée dans les anciens locaux des Galeries Lafayette. L’immeuble accueille aussi des commerces en rez-de-chaussée, « La ville nous a grandement facilité les choses, notamment dans l’instruction du permis de construire. Elle voulait préserver l’activité de ce quartier ». Si coliving et smart cities dessinent la ville de demain, ils répondent donc d’ores et déjà à des enjeux bien actuels.

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COLIVING EN FAMILLE : POURQUOI ÇA MARCHE ?

17 juillet 2023

Le coliving, réservé aux jeunes actifs ou aux étudiants ? Pas tant que cela. « Le coliver type, chez nous, a 33 ans. C’est un jeune actif. Mais dans les faits nos utilisateurs ont de 20 à 60 ans » remarque Julien Morville, cofondateur de Sharies. D’ailleurs certains clients sont pour le moins… inattendus. Le coliving en famille… La grande nouveauté de ces derniers mois, observée chez Sharies, c’est en effet l’arrivée de familles entières en coliving. Ce qui n’a pas manqué d’étonner Julien Morville. « L’offre est plutôt pensée pour des personnes seules. On ne pensait pas que des familles pourraient être intéressées. Mais les choses se sont faites naturellement. Nous avons accueilli plusieurs familles à Nantes et aussi à Nancy, notre dernière résidence ouverte depuis avril. » Pourquoi choisir le coliving en famille ? « Ces familles sont venues dans des optiques différentes. Mais toutes avaient besoin d’un logement de transition, avec un certain nombre de chambres. Or les propositions des hôtels, des résidences hôtelières ou des logements sur Airbnb étaient trop chères ou peu adaptées. » Alors que le coliving répond à leurs besoins ? « Nous proposons des logements partagés de 4 à 10 chambres. Si vous êtes une famille avec trois enfants, vous avez déjà besoin de 4 chambres. Les familles ont donc loué des logements entiers. » Les raisons, elles, sont variées. « Certaines familles se sont installées chez nous car leur logement est en travaux pour une longue période. Nous accueillons aussi des familles expatriées de retour en France. Elles n’ont pas encore de logement définitif, mais tiennent à mener une vie résidentielle traditionnelle. Nos appartements, de ce point de vue, sont plus commodes que la résidence hôtelière. Enfin, nous avons 2 familles qui suivent l’un de leurs enfants malade, hospitalisé dans la région. Elles veulent rester proches de l’enfant, mais ont besoin d’un logement adapté à la vie de famille. » Des coliving spécifiques pour parents solos Certains opérateurs ont déjà mis en place des coliving en famille. Commune s’adresse plus précisément aux familles monoparentales avec les premiers coliving pensés et conçus pour les parents solos. Il ouvrira ses deux premières résidences, à Lille et en région parisienne fin 2023. En plus d’un coliving classique, Commune propose, dans son offre de base des aides juridiques spécifiques et du soutien scolaire pour les enfants. De son côté, l’opérateur Colonies réfléchit à des produits destinés aux familles avec des logements adaptés et des services partagés comme la garde d’enfants. Un virage dans le coliving ? Sharies, au départ, ne pensait pas à un coliving en famille. Mais c’est un excellent signe : « Cela signifie que notre produit répond à une demande très large. Et surtout cela nous conforte dans ce principe – assez vertueux selon nous – de la réversibilité que nous appliquons à chacun de nos produits » explique Julien Morville. « Nous travaillons à la fois les logements individuels et les logements partagés. Notre offre propose des studios, mais aussi des T1, T2, T3. 50 % de nos logements partagés comptent 4 à 10 chambres. Chaque chambre est dotée d’une salle d’eau et de toilettes privatives. A l’avenir, nous allouerons très certainement à une quote-part de nos logements des salles d’eau partagées pour maximiser leur réversibilité dans le temps. Cela nous permettra de répondre à une clientèle plus familiale. Mais aussi d’attirer certains locataires qui sont moins sensibles à la salle d’eau personnelle.» Le coliving a du succès et ce n’est qu’un début selon Julien Morville, qui prépare l’ouverture de deux nouvelles résidences à Paris et à Reims. « S’il existe tant de difficultés sur le marché de la location traditionnelle, c’est parce que ce dernier évolue peu. Or le mode de vie des locataires a changé. Et notre produit, lui, s’adapte à ces évolutions. »

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UN COLIVING SUR L’OCÉAN : ONDINE LIVING

7 février 2023

Le premier coliving sur l’océan est en train de voir le jour. Une façon de concilier passion et activité professionnelle. Rencontre avec Sophie Mathieu, à l’origine d’Ondine Living. La passion du surf COOLOC : Pourquoi ouvrir un coliving dédié à l’océan ? Sophie Mathieu : Parce qu’un coliving dédié à l’océan, cela n’existe pas. Et je me suis rendue compte qu’il existait un vrai besoin. Je ne viens pas du monde nautique, mais je surfe avec passion depuis 7 ou 8 ans. J’ai commencé le surf, car je voyageais toute seule. C’est un sport très fédérateur. Quand vous voyagez pour surfer, vous rencontrez des gens qui ont la même passion que vous. La communication passe très facilement. Vous échangez sur les bons plans locaux, le matériel… J’ai donc commencé à planifier mes vacances selon les spots et les sessions de surf. Jusqu’en 2020, j’y allais pendant les vacances, en touriste. Puis le Covid et le télétravail ont fait bouger les lignes. Ainsi, en 2021, j’étais en CDI et j’ai eu l’autorisation de partir aux Canaries, à Fuerteventura, pour télétravailler pendant 5 mois. J’étais à 5 minutes à pied de l’océan. Je travaillais et surfais tous les jours. J’ai rencontré plein de gens, des nomades digitaux ou des salariés qui fuyaient les villes. Je suis revenue à Paris. Et j’ai pu repartir au Portugal, en Algarve. Je me suis rendue compte que je cherchais la proximité de l’océan, pour surfer ou, au moins, aller voir l’océan une fois par jour. Mais un problème de logement Je n’avais qu’un seul problème : « Comment je me loge ? » J’ai vécu en Airbnb, en colocation. Mais ce n’était pas pratique. Mes colocataires n’avaient pas du tout le même profil que moi. Dans 99% des destinations de surfers, les gens viennent en vacances. Quand vous arrivez pour 3 semaines en télétravail, vous n’avez pas les mêmes rythmes, ni les mêmes attentes. Rien n’est prévu pour ceux qui viennent travailler et surfer. Il n’y avait pas de wifi, pas d’endroit pour travailler dans la chambre. C’est là que je me suis dit qu’il existait un besoin… et pas encore de solution ! J’ai quitté mon emploi fin 2022 pour monter Ondine Living. Le concept est simple : vivre, travailler et partager des moments avec des gens animés par les mêmes passions : le surf et l’océan. Dès que les gens partagent une même passion, une communauté se crée. Venant de l’événementiel, je crois beaucoup en la réunion de personnes ayant des valeurs ou des objectifs communs. C’est hyper fédérateur de vivre et travailler, même de façon temporaire, avec des gens qui partagent la même passion. Je sais combien les professionnels ont besoin de vivre des expériences ensemble pour échanger, travailler ensemble. Cela permet d’aborder le business de façon différente. Les colivers version Ondine Living COOLOC : Les colivers seront donc des surfers ? Sophie Mathieu : Non, pas forcément. Ondine Living, c’est d’abord un coliving pour travailleurs nomades. Il peut s’agir de nomades digitaux, d’entrepreneurs ou de freelance qui veulent changer d’environnement. Ce sont aussi des télétravailleurs qui veulent changer de lieu de travail sur une courte ou une moyenne durée. Aujourd’hui le télétravail est vécu comme une contrainte, avec un risque d’isolement chez soi, loin de l’entreprise et de la sociabilité qui l’accompagne. On ne pense pas suffisamment à se dire qu’on peut partir pendant quelques jours pour travailler ailleurs que chez soi. Avec Ondine Living, je vais dans un lieu adapté pour travailler … mais qui me sort de mon quotidien ! Je peux choisir de surfer tôt le matin avant de commencer à travailler. Je peux profiter de la pause déjeuner pour faire une balade sur la plage ou aller voir le coucher de soleil après ma journée de travail… Les amoureux de l’océan salariés ont 5 semaines de congés payés. Plutôt que d’attendre les vacances, ils peuvent travailler dans un endroit qui leur permet de vivre en parallèle leur passion. C’est plus épanouissant ! Pour les entreprises aussi c’est intéressant. En se rendant dans un coliving adapté au travail, mais au bord de l’océan, elles peuvent donner une autre dynamique à leurs équipes. On y travaille puisque tout est prévu pour. Mais on profite aussi de la nature pour vivre ensemble … mais différemment. L’ouverture sur l’environnement permet d’organiser d’autres choses : des sessions de surf, des promenades ou des séances de yoga sur la plage. Un coliving éphémère dans les Landes COOLOC : Ondine Living ouvre en mars son premier coliving… mais un coliving éphémère ! Sophie Mathieu : Avant de trouver le lieu idéal, je teste le concept auprès de mes futurs utilisateurs : comment vivent-ils le coliving ? Comment proposer le service idéal ? Le premier coliving éphémère ouvrira en mars dans une villa magnifique à Messanges, dans les Landes, une région sublime et préservée. Il y a des kilomètres de plages sans construction. La vie y est super agréable. Peut-être y en aura-t-il un deuxième après les vacances scolaires dans les Landes ou au Portugal. Ce sera intéressant de tester des lieux différents et d’avoir des retours avant de m’ancrer définitivement. Naissance d’un coliving : trouver le lieu COOLOC : Comment monte-t-on un coliving aujourd’hui ? Sophie Mathieu : Il faut d’abord trouver le lieu, et pour cela, beaucoup en parler, activer ses réseaux … J’ai contacté des agents immobiliers qui n’étaient pas intéressés car c’était de la location. Et j’ai aussi approché directement des propriétaires sur Le Bon Coin, Airbnb ou Abritel, pour parler du projet. J’ai trouvé un propriétaire qui a aimé le concept. Je voulais être transparente et lui proposer d’être mon partenaire pour me lancer. Il a accepté. Ondine Living ouvrira donc ses portes en mars dans une très belle villa de plus de 300 m2. Il y a une terrasse, une piscine, un jacuzzi, un jardin sans vis-à-vis et vous êtes à moins de 2 km de l’océan. La villa est proche de Dax, donc je peux organiser un système de navette… même si les gens arrivent souvent en voiture. Chaque chambre fait en moyenne 30 m2 et est aménagée avec un bureau. Il y a de la place, une cuisine toute équipée, une cheminée, un écran plat immense… Et surtout un vrai espace de travail qui peut accueillir 5 ou 6 personnes facilement. C’est un gros avantage. Vous n’avez pas de risque de faire votre appel vidéo au milieu de gens qui prennent leur petit déjeuner. Vous pouvez vous isoler pour travailler – chaque chambre dispose d’un bureau – ou faire du coworking. Coliving ou coworking ? COOLOC : Comment s’organisera le coliving sur l’océan ? Sophie Mathieu : Il s’agit d’un coliving hôtellerie. Les colivers viennent pour des durées courtes et moyennes. Ce n’est pas du coliving résidentiel dont les baux durent un an ou 18 mois. Le séjour minimum est d’une semaine. C’est nécessaire pour créer un esprit de groupe et une communauté. Si vous ne venez que pour 3 jours, vous n’avez pas le temps de vous intégrer. Sachant que chacun est là pour une durée minimale, les colivers déjà présents seront davantage incités à intégrer les nouveaux venus. Plusieurs candidats se sont inscrits : des couples en télétravail, ou nomades digitaux et des télétravailleurs solo. Il y a, par exemple, une femme qui a ses enfants une semaine sur deux. Comme elle est quasiment tout le temps en télétravail, elle cherche à partir quand elle est seule. Tous ne sont pas surfers, mais ils tous sont amoureux de l’océan. Gérer le coliving COOLOC : Et comment gérez-vous le coliving ? Sophie Mathieu : Je ne m’occupe ni des repas, ni du petit déjeuner. Mais je m’assure que tout soit propre. Les serviettes et les draps sont fournis. Il y a un service de ménage et de blanchisserie. Le principe du coliving sur l’océan, c’est d’arriver juste avec sa valise et son ordinateur. Mais à l’arrivée, j’organise un welcome drink. C’est très fédérateur et cela permet de créer la communauté. J’ai instauré aussi le family diner : un soir dans la semaine, on cuisine tous ensemble …. ou on commande un repas en commun. Je propose aussi la location de vélos. Ondine Living sera aussi un lieu de sensibilisation à la protection des océans. Je travaille en partenariat avec des associations, locales ou plus importantes. Il faut que chaque semaine, il y ait une action, une opération, un événement pour sensibiliser les colivers à la protection de l’océan. Sur qui compter pour monter un coliving ? COOLOC : Y-a-t-il des aides pour monter un coliving ? Sophie Mathieu : Il n’y a pas d’aides spécifiques. J’ai intégré le réseau d’incubation Willa à la fin de l’année dernière. C’est très bienveillant et c’est un super booster. Niveau aides, je dois encore rechercher ce qui existe. Je sais que la région Nouvelle Aquitaine est très active, mais aussi Pôle Emploi qui est un énorme soutien pour les entrepreneurs. Sans oublier les CCI, le Réseau Entreprendre, l’ADIE. COOLOC : Et que pense-t-on du coliving au niveau local ? Sophie Mathieu : J’ai eu des entretiens dans les mairies des petites villes des Landes. Le concept de coliving sur l’océan les intéresse beaucoup. Il permet un ancrage local, plus stable que le tourisme qui dure 4 mois dans l’année. Mon idée est de travailler avec des structures et des entreprises locales, des artistes du cru… De plus les colivers ont un certain pouvoir d’achat. C’est donc intéressant pour les municipalités et la vie économique locale. Quel futur pour Ondine Living ? Sophie Mathieu : Idéalement, je voudrais ouvrir le premier coliving permanent fin 2023 dont j’assurerai le rôle de house manager. En 3 ans, je souhaite ouvrir 3 ou 4 colivings sur le littoral atlantique européen : sud-ouest de la France, mais aussi Asturies ou Cantabrie en Espagne. Ce sont des régions magnifiques. C’est très vert avec de belles falaises qui donnent sur la plage. Mon idée de départ, c’était de monter un coliving en Algarve, au sud du Portugal, dans une zone préservée avec un accès direct aux plages. La vie au Portugal est très agréable, pas trop chère. On y mange très bien et les Portugais sont super sympas. Et puis c’est l’un des pays les plus sûrs du monde. Quand je surfe là-bas, je peux laisser mes affaires sur la plage, avec mes clefs de voiture sans avoir peur de me faire voler. Tout le monde le fait. Les gens qui laissent leur planche sur la plage sont sûrs de la retrouver. On ne s’en rend plus compte mais nous sommes tout le temps sous pression. Cette sécurité alliée à la proximité de l’océan, cela permet de se relâcher dans l’esprit autant que dans le corps.

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UN COLIVING… URBAIN ET ENGAGÉ

7 décembre 2022

Urbain et engagé : c’est le concept du coliving Santafe. Juste un coliving de plus à Antony en banlieue parisienne direz-vous ? En apparence, c’est un coliving urbain. En pratique, Santafe est d’abord un coliving engagé. Rencontre avec Vincent Dubois et Thibaut de Villoutreys à l’origine du concept. Un défi à l’origine du coliving engagé COOLOC : D’où est venue l’idée de créer un coliving urbain engagé et responsable ? Vincent Dubois : Je travaille pour une congrégation religieuse dont je gère l’immobilier, à Antony. Cette congrégation dirige l’institution scolaire Sainte Marie d’Antony – qui compte 4 000 élèves. L’institution possède également des appartements prévus pour les élèves de prépa internes. Aujourd’hui, les internes logent tous dans un seul lieu, l’ancienne bergerie royale de Louis XIV. La congrégation n’avait donc plus l’usage de ce logement de 240 m2. N’étant pas des pros de l’immobilier, les frères de la congrégation nous ont chargés de l’exploiter pour en tirer un revenu. Avec Thibaut, mon associé, nous avons réfléchi et nous nous sommes rendus compte qu’un espace de coliving serait une solution pleine de sens. L’aspect communautaire correspond à la façon dont vivent les frères de la congrégation. Restait à trouver comment exprimer l’engagement. Tendre à l’exemplarité COOLOC : Comment se traduit cet engagement ? Vincent Dubois : Nous cherchons à être exemplaires sans pour autant être contraignants. Au niveau du coliving, nous adoptons une démarche éco-responsable comme d’autres colivings. L’électro-ménager est à faible consommation, nous facilitons le tri des déchets et nous incitons à la sobriété énergétique avec des capteurs dans les parties communes pour prendre conscience de la consommation. Nous avons conçu des stickers, des gobelets imprimés disposés dans les parties communes pour adopter les bonnes pratiques sur un ton sympa et disruptant. Thibaut de Villoutreys : Le wifi est inclus, ainsi que l’accès à des plateformes de streaming : Netflix, mais aussi Saje Distribution qui propose des programmes orientés vers les valeurs catholiques ou encore Imago TV la plateforme de streaming des programmes écolos. Une association d’insertion par le travail assure le ménage des espaces communs. Concernant le café, il est distribué par les Cafés Joyeux. Nous proposons aussi deux paniers repas bio mensuels issus de circuits locaux, fournis par Rutabago, une entreprise labelisée ESUS (Entreprise Solidaire d’Utilité Sociale). Préparer ensemble et partager des repas renforce la vie de la communauté. Vincent Dubois : Mais nous voulons aller plus loin. Notre objectif est de mettre en place un parcours d’ateliers prospectifs pour les résidents. Nous voulons inviter des entrepreneurs dont les initiatives intéressantes leur ont permis de concilier vie professionnelle et engagement. Il s’agit, à terme, d’éveiller des vocations dans l’engagement et le bénévolat. Un engagement qui séduit Vincent Dubois : C’est Stéphanie Catanzano qui a assuré la décoration et le design du coliving. Connue pour être l’une des décoratrices de l’émission de Stéphane Plaza « Maison à vendre », c’est aussi une femme ayant des valeurs fortes : engagement, partage, respect de l’environnement. Autant d’éléments qui nous tiennent à cœur et que nous voulions retranscrire dans l’organisation d’un coliving urbain et engagé. Le projet l’a séduite. Elle a vu que nous nous étions lancés non pour gagner de l’argent, mais pour créer un concept sympa et que nous étions tous engagés personnellement en dehors de nos vies professionnelles. Nous voudrions que nos futurs colivings restent dans cet état d’esprit, que se crée la même magie, la même alchimie. L’engagement … progressivement COOLOC : Comment les colivers réagissent-ils face à ce concept ? Vincent Dubois : Au début, nous leur parlions très vite de l’engagement, mais c’était une erreur. Des candidats nous l’ont fait remarquer : « Tout ce que vous faites c’est bien, mais s’engager, c’est une démarche personnelle. Nous ne voulons pas de contrainte en venant vivre ici. » Thibaut de Villoutreys : Nous avons donc cessé de mettre l’accent sur le côté coliving urbain engagé et n’en faisons plus un critère sélectif. En revanche, nous organiserons des événements pour permettre aux résidents de s’ouvrir l’esprit sur les questions d’engagement et de solidarité. Des colivers motivés dans l’engagement COOLOC : Quel est le profil des colivers du Santafe ? Vincent Dubois : Dans l’ensemble, tous ont un parcours d’études conséquent. Et tous sont sensibles à notre démarche. D’autant plus que l’actualité va dans notre sens. Lorsque nous avons rencontré les candidats qui souhaitaient intégrer le coliving, nous avons choisi des colivers enthousiastes, à l’écoute et réactifs. Tous veulent s’impliquer dans une démarche durable. Thibaut de Villoutreys : Pour ce premier coliving que nous lançons, nous voulions accueillir une population qui comprenne notre démarche. Nous ne voulions pas de colivers dont le but unique aurait été la signature d’un bail lambda sans recherche de partage et de convivialité. COOLOC : Comment choisissez-vous vos colivers ? Vincent Dubois : Nous avons là encore adapté notre processus. Au départ, nous les rencontrions d’abord en visio, puis, dans un second temps, leur faisions visiter l’appartement. Maintenant, nous les rencontrons directement sur place. Cela leur permet de s’immerger pleinement dans l’univers Santafe… Et pour nous, de nous rendre compte si le profil des candidats colle avec nos envies. Certains profils pouvaient correspondre sur le papier, mais nous ne les avons finalement pas retenus. Nous sentions de la réserve en présence des autres candidats et un maintien des distances physiques. D’autres semblaient obnubilés par le partage des dépenses, qui payait s’il fallait racheter une ampoule… Thibaut de Villoutreys : Il nous semblait important qu’ils aient vraiment envie de faire partie du coliving pour qu’il se passe quelque chose. Si on prend des candidats sur dossier, sans les connaitre, l’alchimie n’est pas certaine. C’est la raison pour laquelle nous voulions les sélectionner un par un. Nous avons pris le temps nécessaire pour constituer la communauté. C’est d’autant plus important qu’il s’agit d’un appartement pilote. Nous partons de zéro et nous coconstruisons le projet avec les résidents. Nous apprenons avec eux en marchant ensemble. Mais nous voyons les choses en plus grand et voulons nous développer. COOLOC : Il y aura donc d’autres coliving engagés ? Vincent Dubois : Avec ce premier coliving, nous testons et ajustons notre proposition. Un deuxième espace, qui appartient également à la congrégation, sera sur le marché dans moins d’un an. Nous voulons nous développer. Mais nous ne voulons pas tirer de plans sur la comète. Nous saisissons les opportunités qui se présentent, rencontrons des promoteurs et des investisseurs intéressés par notre concept, pour valoriser notre vision de logements engagés.

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COMMUNE, LE PREMIER COLIVING POUR FAMILLES MONOPARENTALES !

25 octobre 2022

Le coliving pour familles monoparentales existe enfin ! Commune vient d’ouvrir ses coliving dédiés aux parents solos, l’un dans l’est parisien, l’autre en banlieue ouest. Le principe : ils n’accueillent que des parents célibataires avec enfants dans un coliving pensé pour les familles avec un seul parent. Rencontre avec la cofondatrice, Tara Heuzé-Sarmini Des familles à risque COOLOC : Pourquoi dédier un coliving aux familles monoparentales ? Tara Heuzé-Sarmini : C’est le groupe le plus à risque de paupérisation. Les parents solos sont confrontés à une chute niveau de vie et la monoparentalité a des répercussions sociales, financières, personnelles et professionnelles. Les couples se séparent souvent à un moment où ils sont en pleine ascension de carrière. Du jour au lendemain, vous n’avez plus le même système de garde de vos enfants, vous risquez de passer à temps partiel. La chute de niveau de vie peut atteindre 30% pour une maman célibataire. Or les mamans solos représentent 80% des familles monoparentales. Aujourd’hui 1/3 des familles monoparentales sont en situation de précarité, une proportion bien supérieure au reste de la population. Elles deviennent d’autant plus précaires qu’il n’existe pas de solution adaptée pour elles. Ignorées des politiques publiques COOLOC : Est-ce un coliving « de niche » ? Tara Heuzé-Sarmini : Ce n’est pas une niche. En France, 2 millions de foyers sont des familles monoparentales. Les parents solo représentent un quart des familles en moyenne et jusqu’à un tiers des foyers en région parisienne. Il s’agit de séparations et de divorces. Mais avec l’ouverture de la PMA aux mamans solo, nous allons assister à de nouvelles formes de monoparentalité. C’est l’éléphant dans la pièce et pourtant les parents solo sont complètement ignorés des politiques publiques. Or ils sont les plus à risque de précarisation, notamment en raison de la difficulté à accéder à un logement. Ils vont se positionner sur les mêmes logements que les familles classiques de jeunes actifs. Mais, dans les marchés les plus tendus, le propriétaire va choisir une famille avec 2 revenus plutôt qu’un seul. Les parents solos doivent se résoudre à habiter plus loin, avec des temps de trajets plus longs, une organisation plus compliquée. Ou alors ils choisissent un logement plus petit. Mais ce n’est pas facile de vivre à plusieurs dans un deux-pièces, voire dans un studio. De plus, le parent solo paie tout, doit s’occuper de tout. Tout devient compliqué, c’est une spirale infernale. Plusieurs essais non concluants COOLOC : il y avait déjà eu des essais de coliving ouverts aux familles monoparentales. Pourtant Commune est le premier coliving pour familles monoparentales au monde. Comment expliquez-vous cela ? Tara Heuzé-Sarmini : Il existe en effet des acteurs qui se sont positionnés sur ce créneau, Kozoku, par exemple, est une association qui accompagne la monoparentalité. Et contrairement à Commune, il est ancré en région. Cohabs, un opérateur de coliving proposait des chambres pour des familles monoparentales. Mais cela n’a pas fonctionné, car elles se trouvaient dans des colivings classiques avec de jeunes actifs. Les rythmes des colivers n’est évidemment pas le même que celui des enfants. Les familles monoparentales sont rapidement parties. Nulle part il n’existe de coliving urbain mixte adapté aux familles monoparentales. Il existe des coliving ouverts aux familles -pas forcément monoparentales- aux Etats-Unis. Mais ils sont très onéreux. Dans les pays nordiques, on trouve des résidences de coparents, le plus souvent des couples homosexuels et des mamans donneuses. Le coliving selon Commune COOLOC : le coliving pour familles monoparentales selon Commune, cela ressemble à quoi ? Tara Heuzé-Sarmini : Nous apportons une solution pour un public délaissé, ignoré, et qui a des besoins spécifiques à un moment donné. Nous proposons un temps de pause et d’apaisement dans cette période difficile de leur vie. Les gens restent un à 3 ans chez Commune pour se stabiliser, retrouver un équilibre, faire des économies et se reconstituer un pécule ou obtenir une progression salariale. Cela leur laisse le temps de respirer et de se réorganiser. Après, ils peuvent retourner sur le marché classique de l’habitat, ou devenir propriétaires. Certains, au cours de leur séjour, auront eu le temps de faire les démarches pour obtenir un logement social. Ou alors ils se seront remis en couple et n’ont plus besoin de Commune. Qui vient chez Commune ? COOLOC : Comment entre-t-on chez Commune ? Tara Heuzé-Sarmini : Les coliving de Commune sont mixtes. Certes, il y aura vraisemblablement plus de femmes : elles représentent plus de 80% des familles monoparentales. Nous en sommes à nos débuts. Pour le moment, nous ne pouvons accueillir que des familles de 1 ou 2 enfants. Nous n’accueillons pas les enfants de moins de 3 ans et qui ne sont pas scolarisés. Cela nous permet de proposer une offre de baby sitting spécifiques après l’école. Nous n’avons pas encore de services de crèche. Et puis, on ne s’occupe pas de la même manière d’un enfant de 16 mois et d’un enfant de 3 ans. Autre condition, il faut être une famille monoparentale. Si je me remets en concubinage officiel et suis sur le même foyer fiscal, le règlement m’oblige à quitter Commune. Car la règle de Commune est d’avoir 1 seul revenu et des enfants à charge. Un loyer plus accessible COOLOC : Qu’est-ce qui fait de Commune un service spécifique pour les familles monoparentales ? Tara Heuzé-Sarmini : En premier, l’accessibilité. En région parisienne, le loyer de notre Commune est de 1 090 € et il est de 1 390 € dans Paris. Nos loyers sont donc 20 à 30% moins chers que le marché privé. Nous nous adressons à des actifs qui sont juste au-dessus des seuils de logements sociaux. Théoriquement, ils sont éligibles au logement intermédiaire mais n’y ont pas accès faute d’espace disponible ou d’une liste d’attente trop longue. Pour nos premières résidences à Paris, nous demandons un niveau de revenus qui correspond au double du prix demandé pour rejoindre une Commune – soit 35 000 € brut minimum. Cela semble beaucoup à l’échelle de la France où le revenu moyen est de 24 000 € annuels. Mais c’est peu à l’échelle de Paris, où il est de 48 000 €. Nous voulons rester urbains. D’une part, c’est là que se trouvent la majorité des familles monoparentales. Et, contrairement aux territoires ruraux, les parents solos urbains sont souvent éloignés de leur famille. Ils sont plus isolés. Les difficultés sociales sont plus importantes. Nos services auront d’autant plus de valeur pour elles. Et justement, il est plus facile de proposer nos services en milieu urbain que dans les petites villes ou les espaces ruraux. Services : une prise en charge exceptionnelle COOLOC : Quels sont ces services ? Tara Heuzé-Sarmini : Nous proposons bien sûr tous les services de coliving, avec quelques ajouts, par exemple Disney + en plus de Netflix. Les espaces partagés sont accessibles 24h/24. Chaque Commune dispose d’une salle de jeux polyvalente qui peut se transformer en home cinéma. Le loyer comprend ménage et maintenance, ainsi que des évènements et des rassemblements festifs. Les familles monoparentales sont deux fois plus à risque d’exclusion sociale que les autres. Donc on veut organiser des évènement networking, des fêtes d’anniversaire, mettre en place des temps de cuisine et de partage dédiés. Nous apportons aussi deux services essentiels dans notre offre de base : L’aide juridique car les familles monoparentales renoncent souvent à leurs droits. Le soutien scolaire car les enfants issus de familles monoparentales ont 1,5 à 2 fois plus de risques de connaitre des difficultés scolaires ou des troubles de comportement. Notre objectif est de faire baisser la facture mensuelle des parents solo. Nous proposons aussi des baby sitting à des prix hyper intéressants, avec des forfaits « sorties d’école » -16h30 à 19h30- soit 60h/mois à 300€. Il y a aussi des services de préparation de repas et d’activités extrascolaires. Selon les Communes, nous proposerons aussi un garde-meubles, un service de déménagement, le ménage des logements privatifs, le pressing… Et nous pouvons moduler les services selon les demandes au sein des Communes. Un projet porté par des dirigeants engagés COOLOC : Le coliving est à la mode actuellement. Mais Commune lui donne une dimension plus sociétale. Tara Heuzé-Sarmini : J’ai commencé ma carrière dans la tech. En 2019, j’ai découvert le coliving lorsque j’ai été chassée par une entreprise de coliving en Allemagne. Je me suis vite rendue compte que je ne voulais pas faire de coliving pour « yupees » à Berlin. Mais le concept était plein de promesses pour des personnes isolées. Fin 2020, j’ai regardé de plus près le monde du coliving, d’abord pour les seniors. C’est un énorme marché mais qui compte déjà beaucoup d’acteurs. J’ai poursuivi le benchmark. Et c’est là que j’ai vu l’éléphant dans la pièce : les familles monoparentales, invisibles aux yeux des politiques. Avec Ruben, mon associé, nous voulons faire des choses pour améliorer notre société qui va mal. Ruben avait eu des expériences dans l’hôtellerie et les telecom qui l’avaient déçu. Lui aussi voulait faire quelque chose qui ait du sens. Commune est rapidement devenu une évidence pour tous les deux, alignée avec nos valeurs. Elle correspond aux besoins de notre société : la famille est devenue protéiforme. La notion d’habitat aussi a changé avec le covid. Les gens en ont assez d’être isolés entre 4 murs. Et d’un point de vue environnemental, la maison individuelle est dramatique. Il faut densifier et partager les services. Et puis il n’existe aucun équivalent de Commune dans le monde. Alors que les besoins existent. La monoparentalité est une problématique connue dans toutes les grandes villes. La moitié des familles de certains quartiers de New York City et de Chicago sont monoparentales. Ces projets sont soutenus par notre board et notre base d’investisseurs qui sont issus de 13 nationalités différentes. C’est excitant d’être pionniers sur un tel marché.

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VIVRE ÉCO RESPONSABLE … EN COLIVING

25 avril 2022

Vivre de façon éco responsable en 2022 est une nécessité rappelle le rapport du GIEC. Il s’agit déjà de prendre des habitudes plus respectueuses de l’environnement : baisser le chauffage ; faire les courses moins souvent et pratiquer la cuisine du placard ; utiliser les transports en commun et limiter les déplacements… Rendre votre logement plus respectueux de la nature est tout aussi nécessaire. A travers des travaux par exemple : rénovation thermique, mise en place de panneaux photovoltaïques ou de nouvelles habitudes comme la mise en place d’un compost… Vivre en colocation ou en coliving s’inscrit également dans un mode de vie vertueux ! Économies d’énergie, d’espace et de produits de consommation courante… Le vivre ensemble fait non seulement du bien au moral, mais aussi à la planète. C’est ce qu’a parfaitement compris Around, « Coliving par nature », qui inscrit l’éco responsabilité au cœur de son ADN. Un coliving éco responsable au cœur de la ville « Nous sommes éco responsable dès que nous le pouvons » explique Guillaume Ricour-Dumas, co-fondateur d’Around, un opérateur de coliving présent à Aubervilliers. La préoccupation environnementale commence dès les travaux de rénovation. « Nous isolons nos maisons du mieux possible. » L’organisation même du coliving favorise un art de vivre éco responsable. « Nous facilitons le tri des poubelles. Il y a un compost dans chaque maison. Nous fournissons des produits d’entretien écologiques, ou qui comportent le moins de substances nocives. Nous achetons du matériel électronique ou électro-ménager à faible consommation d’énergie. Le mobilier, les objets viennent de brocanteurs. Tout l’équipement d’Around répond cette dimension éco-responsable à laquelle nous sommes particulièrement attachés. Il y a donc moins de plastique dans la maison. Les services de table sont chinés. Les meubles de seconde main donnent un certain cachet à nos maisons et les rendent uniques. » Un acteur présent sur toute la chaine Ce qui permet une telle liberté aujourd’hui à cet opérateur de coliving pas comme les autres, c’est qu’Around est présent tout au long du processus. Opérateur de coliving, Around est aussi propriétaire des maisons qu’il exploite. « Nous sommes présent sur toute la chaine de valeur : de la valorisation du foncier foncière aux services en passant par la gestion immobilière. Ainsi, étant propriétaires, nous assurons en particulier une rénovation thermique soignée, souvent au-delà des normes requises ». Un coliving qui s’inscrit dans son environnement Pour le prix d’un studio, les colocataires jouissent donc de vastes espaces partagés, des espaces extérieurs, puisque chaque maison comporte au moins un jardin ou une terrasse. Si la vie en communauté est favorisée, pas question pour autant de tout partager tout le temps… « Around favorise la vie en cercle concentriques » remarque Guillaume Ricour-Dumas. Ce que montre l’organisation des maisons. « Architecturalement, nous faisons en sorte d’assurer la tranquillité de chaque locataire, avec l’isolation phonique des murs, de la porte et du plafond. Les descentes d’eau passent loin des chambres, de façon à permettre à chacun de vivre sa vie comme il l’entend. Par exemple, de pouvoir prendre sa douche à minuit sans gêner ses voisins. » Ce caractère se traduit également par des espaces privés au sein des espaces partagés. Dans la cuisine, chaque colocataire dispose d’une partie de placard réservée. « Nous vivons ensemble sur cette planète, nous devons donc respecter l’autre mais aussi respecter la planète, ce qui renforce notre volonté de favoriser les moyens de vivre de façon éco responsable. » Un mélange de générations Mais cet engagement ne néglige pas pour autant les raisons pour lesquelles les colocataires choisissent le coliving. « A l’origine, nous pensions toucher les populations traditionnelles de la colocation : les étudiants, les jeunes actifs. Dans les faits, l’âge de nos colocataires varie de 21 à 51 ans. Nous accueillons bien sûr des jeunes actifs, mais aussi des actifs en phase de transition personnelle ou de reconversion professionnelle. Les séjours s’inscrivent dans la moyenne durée, de 1 à 3 ans. La simplicité du processus les attire. Ils peuvent s’installer facilement, poser leurs valises le temps nécessaire pour se retourner. » Faciliter le vivre ensemble Chaque maison est, en grande partie, autogérée. « Nous donnons une charte en annexe des contrats de bail. Il s’agit davantage des principes du vivre ensemble, par exemple sur les sujets de la propreté, des nuisances sonores ou d’une écoute mutuelle. Les règles sont, elles, définies par les colivers. L’autogestion se fait de façon assez naturelle. De plus, parmi les services, le ménage des espaces partagés est assuré. Nous fournissons les produits d’entretien. Cela facilite le relationnel, car c’est là que résident souvent les points de friction. » Finalement, le modèle d’Around repose sur la recherche d’un équilibre vertueux : proposer un logement agréable, moderne et accueillant tout en favorisant le vivre ensemble éco responsable !

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LE MARCHÉ DU COLIVING : LES LEÇONS DE L’EXPÉRIENCE

21 février 2022

Le marché du coliving, futur de l’immobilier ? Depuis quelques années, le coliving se diffuse dans toute l’Europe. Les acteurs du coliving, apparus pour la plupart depuis quelques années, gagnent en expérience et le modèle s’affine. Coliving : un marché en pleine expansion Le marché du coliving, bien que tout récent, connait une croissance exponentielle rappelle Vincent Desruelles, auteur d’une étude sur l’implantation du coliving dans le paysage immobilier. Un constat partagé par l’opérateur Sharies. « Nous avons beaucoup semé depuis notre création, explique Julien Morville, l’un des cofondateurs, et nous en récoltons les fruits. En 2023, nous aurons 1 200 places disponibles et 3 000 en 2025. » Sharies, Colonies, La Casa… Les acteurs s’implantent dans le paysage du coliving, chacun explorant des voies plus ou moins spécifiques, afin de répondre au marché tout en proposant des projets originaux. Des modèles spécifiques Sharies, présent sur le marché du coliving depuis plus de quatre ans, bénéficie aujourd’hui « des résultats de la pédagogie menée auprès des investisseurs, des promoteurs, des collectivités. » L’entreprise reste fidèle à un modèle mixte. « Nos ensembles peuvent compter jusqu’à une centaine de logements. Mais ils disposent tous d’un socle actif. Chez Sharies, vous trouverez non seulement des appartements partagés, mais aussi une offre de restauration et de coworking. » Un modèle qui séduit les pouvoirs publics. « Cela crée de l’animation à l’échelle d’un quartier » explique Julien Morville. Il n’est pas question pour autant de s’implanter n’importe où. Sharies a certains impératifs. « Toutes nos résidences sont situées à moins de 10 minutes de commerces de première nécessité et de transports… Sur les plus de 600 projets étudiés, nous n’en avons gardé que 20, en cours de développement. » Le secret du coliving : les échelles de partages Le coliving est né de l’idée de partager… Mais avec des variantes nombreuses. Les opérateurs en sont bien conscients. Dovevivo, présent depuis peu en France, travaille actuellement à la réhabilitation d’un immeuble de bureaux en logements à Asnières. 95 chambres réparties sur 20 appartements côtoient 10 studios indépendants. Tous les résidents ont accès aux communs : roof top, buanderie, coworking. Les locataires pourront donc s’isoler dans leur chambre ou leur studio et se rencontrer dans les pièces communes des appartements ou dans les communs.« Chaque habitant bénéficie d’une vie en communauté à des échelles plus ou moins grandes » explique Axelle Baillet, country director France de Dovevivo. C’est également le cas de Sharies. L’opérateur français propose des logements partagés dans ses résidences, mais aussi des logements individuels – du studio au T1 ou au T2. « Nous imaginons différentes échelles de partage, que ce soit au niveau du logement ou des espaces de convivialité et des services. Nos offres commerciales permettent aussi de mélanger résidents et usagers du quartier. » Un choix issu de l’expérience du marché du coliving et de l’écoute des envies des résidents. « La mixité dans l’offre de logement est venue en travaillant le modèle, explique Julien Morville. Les résidents potentiels sont ouverts à l’échange, au partage, mais veulent aussi être indépendants. Proposer différentes échelles de partage répond aux différentes cultures. C’est aussi le moyen de privilégier la convivialité et de préserver l’intimité. » Une offre qui s’adapte aux besoins et au profil des résidents Les co-livers dans l’ensemble, sont âgés de 18 à 40 ans, voire plus remarquent l’ensemble des acteurs du marché. Mais les différences entre les publics des opérateurs de coliving sont minimes. Si Colonies séduit davantage les étudiants, Sharies accueille essentiellement les actifs urbains entre 25-40 ans, en transition de vie professionnelles ou personnelle. Cohabs, en Belgique, a ouvert certaines résidences aux familles notamment monoparentales. Colonies y songe. Mais dans l’ensemble, tous les usagers « sont à la recherche de convivialité et de flexibilité » qu’ils soient actifs, étudiants, free lance … Depuis peu, un nouveau type de client apparait sur le marché : les sociétés. « Les grandes entreprises aujourd’hui nouent des partenariats corporate avec Sharies. Elles renforcent leur marque employeur avec des solutions de logement innovantes pour leurs salariés » explique Julien Morville. Un modèle éprouvé par l’expérience L’expérience permet aussi de trouver le modèle idéal qui convient aux publics cibles. Sharies a décidé de limiter la taille des résidences « de 1 000 à 6 000 m2 pour éviter de devenir un modèle trop industriel. Par ailleurs, nous proposions au départ des logements partagés de 8 à 10 chambres. Aujourd’hui nous proposons des logements de 4 à 6 chambres, pas plus. Cela reste économiquement viable, et cela nous permet également une cohabitation plus agréable qui garantit un véritable échange entre les colocataires. » La digitalisation des processus C’est la grande tendance du coliving : vous pouvez réserver votre chambre, payer votre loyer, récupérer votre clé – digitale bien sûr- en quelques clics. Tout le processus est digitalisé. « Nous avons tous les outils pour faire rentrer un locataire en moins d’une heure » se félicite Julien Morville. N’est-ce pas un peu impersonnel ? « Dans les faits, le processus est doublé d’un entretien téléphonique. Nous travaillons sur les besoins humains qui sont au centre de nos préoccupations. La convivialité, le partage… tout cela est aussi important pour les résidents que pour nous. Nous sommes souvent présents lors du processus d’intégration. De plus, pour la gestion courante des espaces, le city manager passe, organise des événements pour favoriser les échanges entre résidents. » Développer de nouveaux marchés Les grandes villes sont-elles les seules à bénéficier des offres de coliving ? Pas forcément. « Nous avons fait le choix d’aller en région. Les loyers sont plus faibles, mais nous croyons au développement des marchés secondaires, y compris dans les moyennes villes. » Sharies est donc présent à Nancy, Montpellier, Toulouse, Havre… « Nous avons un large réseau dans toute la France. Et c’est l’une de nos forces » remarque Julien Morville. Marché du coliving : l’expérience face aux risques des impayés Le marché du coliving reste cependant… un marché. Et qui dit marché dit risques. Quels sont les risques spécifiques du coliving ? Comme tout bailleur, les opérateurs de coliving sont exposés aux impayés. Mais ils restent sereins. Chez Dovevivo, explique Sara Taddei, directrice marketing et communication, « nous avons proposé 8 000 chambres et 16 000 contrats en 2021. Chaque appartement compte 4 ou 5 chambres, donc 4 ou 5 contrats. Le risque est fractionné. S’il arrive qu’un locataire ne règle pas son loyer, ce n’est pas le cas des autres colocataires. De plus, nos loyers sont relativement élevés. Cela crée une barrière à l’entrée. Nous pouvons également compter sur notre réseau commercial pour récupérer les créances. ». « Nous n’avons finalement jamais été confrontés à ce problème, s’étonne Julien Morville. Dans le coliving, une sorte d’auto-pédagogie se met en place. Les gens partagent un appartement, vivent ensemble. Il ne leur vient pas à l’idée de ne pas payer leur loyer. Cela revient à s’inscrire dans une logique différente de celle du coliving et des colocataires. Cela suppose aussi de rentrer dans un rapport de force. Ce qui peut arriver avec un bailleur que vous n’avez jamais vu de votre vie, qui vous loue à prix d’or une chambre de bonne sans confort. Ne pas payer le loyer n’est d’ailleurs pas seulement une question de solvabilité. Il existe des locataires de mauvaise foi, qui, s’ils ne veulent pas vous payer, ne le font pas… » La question du turn over L’entretien des logements, en raison de l’importance du turn over était également une préoccupation des acteurs à leurs débuts. Là encore, la surprise est de taille : « Nous imaginions que les gens vivaient en co-living pour des périodes à moyen terme. Or nos locataires restent plus de 10 mois en moyenne. Or nous nous attachons à offrir un produit de qualité. Ce positionnement premium nous préserve de impayés et des dégradations. Les gens respectent les lieux, car ils se sentent respectés dans les espaces mis à leur disposition. Les dégradations sont très limitées. Et c’est une très agréable surprise. » L’autre explication repose sur la relation de confiance qui se crée avec les co-livers. « Nous sommes moins exigeants que les bailleurs traditionnels. Nous demandons une carte d’identité, un RIB et une fiche de paie. Cela nous permet d’apprécier la capacité des locataires à payer le loyer. La confiance s’instaure dès la candidature. Les locataires apprécient cette approche et cette flexibilité et nous le rendent bien. » L’expérience face à la concurrence Le marché du coliving est donc en pleine expansion. Les opérateurs européens sont donc particulièrement prudents. Avant de se développer à l’étranger, Dovevivo s’est consolidé sur son marché d’origine, l’Italie, dont il est le leader incontesté. « Nous avons près de 15 ans d’expérience. Nous avons su nous industrialiser progressivement. Nous avons vu de nombreux acteurs arriver sur le marché mais nous ne nous sentons pas menacés pour autant » explique Sara Taddei. Pour autant, « c’est un modèle qui n’est pas évident, surtout lorsque l’on change d’échelle. Grandir n’est pas facile dans ce secteur.» En témoigne la brusque faillite de Quarters, l’un des géants du secteur aux Etats-Unis. Elle a même fait douter de la viabilité du secteur. Pour Julien Morville et Sara Taddei, «Quarters n’a pas su maitriser sa croissance. Ils ont eu rapidement des moyens colossaux et se sont positionnés sur des format de résidence très industrielles. Les produits ne correspondaient pas aux attentes du marché. Ils proposaient d’abord des logements de 5 chambres, puis 10, 20, voire 50 chambres. Ils ont connu une croissance d’abord progressive. Mais ils sont passés trop rapidement à des espaces trop grands qui ne répondaient pas totalement au marché ». A cela s’est ajouté la crise sanitaire qui a achevé le géant. Pour certains opérateurs, en effet, la pandémie a permis de faire de la place, sans pour autant remettre en question le secteur. Si grandir sur le marché du coliving n’est pas facile, les opportunités existent. La pandémie l’a bien montré : de plus en plus de gens ne veulent plus s’isoler, mais sont prêts à vivre ensemble pour plus de convivialité et de flexibilité. Au risque de changer les règles du logement ?

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L’ITALIE, UNE PIONNIÈRE DU COLIVING EN EUROPE ?

7 février 2022

L’Italie, pionnière du coliving ? Le concept, né aux Etats-Unis, est aujourd’hui une réalité européenne. Mais c’est en Italie que l’un des pionniers du coliving s’est développé dès 2007. Sara Taddei, directrice marketing et communication de Dovevivo nous explique les origines mais aussi les spécificités du marché du coliving en Italie. Italie : les origines du coliving COOLOC : Comment est né le coliving en Italie version Dovevivo ? Sara Taddei : Le coliving version Dovevivo est né d’un double besoin. Les deux cofondateurs avaient vécu dans différentes capitales européennes en colocation. A leur retour à Milan, ils se sont rendus compte qu’il y avait un besoin réel. En effet, la ville était confrontée à deux besoins spécifiques. Mais qui pouvaient se résoudre à travers une seule réponse : La demande, extrêmement visible, d’une part. Elle émane des étudiants et jeunes actifs qui cherchent un logement de qualité. Or à Milan, ils s’aventuraient dans une véritable jungle. Les locations étaient mal ou peu entretenues. Il n’y avait aucune règle claire. Au niveau sécurité, c’était un désastre. Les cofondateurs ont vu qu’il existait un immense manque sur le marché locatif en termes de mise aux normes et de qualité. D’autre part, l’offre. De nombreux propriétaires possèdent un ou même plusieurs appartements. Mais connaissant tous les risques liés à la location, ils se refusaient à louer leur bien. En Italie, les risques de loyers impayés sont importants. Les propriétaires craignent aussi de voir leur appartement dégradé. Ou même, ce qui est fréquent, que leurs locataires refusent de partir à la fin du bail. Et dans ce cas, ils n’ont aucun recours. Il existait donc un manque de règles et d’encadrement qui engendrait un sentiment d’insécurité de part et d’autre Les co-fondateurs ont compris qu’il existait un marché potentiel. Dès 2007, ils ont commencé à louer de grands appartements (120-150 m2) – plus difficiles à louer en règle générale – à des propriétaires privés. Ils les ont restructurés pour les adapter à notre clientèle cible : des étudiants et des jeunes actifs âgés de 18 à 35 ans. Ils ont rapidement industrialisé le processus. Aujourd’hui encore, la location en coliving de grands appartements reste notre produit clef. Les spécificités du marché italien du coliving COOLOC : Quelles sont les caractéristiques du marché du coliving en Italie ? Sara Taddei : La plupart des villes où nous sommes implantés ont les mêmes besoins et nous a avons observé la même évolution. A Milan comme à Turin, ou dans des villes plus petites comme Padoue : une entrée progressive sur le marché, puis une croissance continue. Toutes les villes évoluent de la même manière en Italie, plus ou moins rapidement. Toutes … sauf Rome. Rome est très différente du reste de l’Italie. Au départ, nous avons rencontré beaucoup plus de difficultés aussi bien pour acquérir les appartements que pour les occuper. Personne ne nous connaissait. Sans compter que l’organisation du marché est plus opaque, contrairement à Milan où les règles sont claires. Mais depuis quelques temps, un changement s’est opéré et le marché romain est devenu bien plus dynamique. Nous nous sommes rendus compte que, pour un modèle comme celui de Dovevivo, ce qui fonctionne, ce sont les relations avec les institutions, les organisations internationales ou les banques. Elles possèdent un important patrimoine immobilier. En arrivant avec un modèle organisé et éprouvé, nous leur avons inspiré confiance. Aujourd’hui, nous avons également des clients particuliers, mais les clients institutionnels représentent la plus grande partie de nos clients romains. C’est précieux puisqu’ils peuvent nous donner plus de 100 chambres individuelles en un seul contrat. Les besoins actuels en matière de logement COOLOC : Que cherchent les colivers de Dovevivo ? Sara Taddei : La tendance a changé. Aujourd’hui, la stabilité professionnelle arrive plus tard. On se marie plus tard également. Cela se ressent parmi nos clients. Nous recevons davantage de requêtes venant des plus 35 ans. Les gens qui veulent vivre en appartement partagé – colocation ou coliving – sont plus nombreux pour des motifs financiers – économies, partage des charges…. Mais se ressent aussi l’envie de vivre dans un logement plus grand et plus central. L’aspect social est très important pour les colivers. Ils ne veulent pas s’isoler dans un appartement trop petit. L’équilibre est primordial pour eux. Ils cherchent à préserver leur vie privée – qu’ils trouvent chez Dovevivo avec une chambre individuelle, où ils peuvent créer leur monde. Mais ils ont besoin aussi de relationnel, de discuter, de retrouver d’autres personnes. Le logement ne doit plus être un obstacle. Les actifs doivent pouvoir se déplacer facilement, déménager d’une ville à l’autre, pour mener notamment leur vie professionnelle. Notre objectif aujourd’hui est d’ailleurs de construire une véritable communauté de coliving Dovevivo. Si nos colivers déménagent dans une autre ville où ils ne connaissent personne, ils savent que la communauté Dovevivo les accueille, favorise les rencontres à travers des événements online et offline, et l’échanges de services entre colivers Avec Dovevivo, ils profitent d’un logement confortable. Ils ne sont pas liés par l’acte d’achat. Être propriétaire, en effet, implique de gérer seul un bien. L’entretien coute cher en temps, en énergie et en argent. Dans le coliving de Dovevivo, nous gérons tous ces aspects. Quel que soit le problème, (panne d’électroménager, petits travaux d’entretien…), nous nous en chargeons. Le principe du coliving est simple : vous arrivez et que vous profitez d’une jolie maison sans avoir à penser à l’entretien ou à l’administratif. Des besoins partout identiques COOLOC : Dovevivo s’est exporté depuis presque trois ans. Pourquoi ? Sara Taddei : En novembre 2019, nous avons fait recherche en France, en Espagne et en Grande-Bretagne. C’est impressionnant de voir à quel point les besoins sont identiques d’un pays à l’autre. Partout, les locataires sont unanimes : c’est très compliqué de trouver un logement. Comme la demande est importante et l’offre rare, un processus de sélection se met naturellement en place. Les locataires craignent de ne pas trouver de logement. En effet, si vous visitez une chambre et qu’elle vous plait, vous, vous devez aussi plaire aux propriétaires et / ou aux colocataires. Pas de problème de ce type avec Dovevivo. Il n’y a pas de dossiers complexes à préparer. Pour les locataires qui ne sont pas en Italie, tout le processus est online. Ils vont sur le site, participe à une visite virtuelle ou prennent rendez-vous pour en faire une et retiennent leur chambre online. Les locataires italiens, eux, ont besoin de visiter concrètement la chambre et l’appartement. Si l’endroit leur plait, nous avons une équipe de commerciaux qui les accompagnent pour préparer leur entrée dans les lieux. La pandémie comme booster du vivre ensemble COOLOC : quelles ont été les conséquences de la crise sanitaire ? Nous avions peur des conséquences de la pandémie, qui pouvait mettre un frein à l’envie de partager un logement. Au contraire, nous pensions que cela pousserait les gens à vivre chacun de leur côté. Au contraire, les gens veulent partager, vivre ensemble. Les gens ne veulent pas vivre seuls. Ils ont besoin de partager leur vie, surtout lorsqu’ils arrivent dans une ville inconnue. Le travail ou leur vie les pousse à changer de ville et vivre en coliving leur permet d’avoir des points de référence. La crise sanitaire a, en fin de compte, révélé l’envie des gens de vivre ensemble.

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Coliving

DOVEVIVO, LE COLIVING À L’ITALIENNE … EN FRANCE

20 décembre 2021

Le coliving à l’italienne a un nom : Dovevivo. Et une origine, Milan. Depuis presque 15 ans, l’entreprise installe et organise des coliving en Italie, et se développe aujourd’hui en Europe… et tout d’abord en France et en Espagne. Rencontre avec Axelle Baillet, Country Director France pour Dovevivo. Elle dévoile les caractéristiques du coliving à l’italienne. Le coliving, une nécessité ? COOLOC : À qui s’adresse le coliving version Dovevivo ? Axelle : Le coliving, permet aux 18 – 40 ans de se loger facilement sans trop de contraintes. Le logement devient un vrai problème dès que vous allez habiter dans des villes attractives culturellement et économiquement. Les loyers augmentent. Se loger à des prix raisonnables devient compliqué si vous êtes étudiant ou débutez dans la vie active. C’est sur ce constat que s’est développé Dovevivo, dès 2007 à Milan. La ville est très active économiquement. Mais elle souffre d’une carence de logements pour les jeunes actifs qui débutent leur vie professionnelle. Dovevivo s’est ensuite implanté dans toute l’Italie. Nous avons des chambres à Bergame, Turin, Florence, Padoue, mais aussi à Rome qui est aujourd’hui en plein essor. La situation n’est pas différente ailleurs en Europe. Rien qu’à Paris, 400 000 étudiants doivent se loger, dont 20% d’étrangers. La situation est la même dans d’autres villes à forte population étudiante, comme Lille où nous proposerons nos premières chambres dès janvier 2022. Bordeaux présente aussi des opportunités puisqu’il n’y a que 15 000 logements étudiants. Le marché est énorme. Même chose en Espagne où Dovevivo vient de s’implanter. L’offre de coliving y est peu structurée. Il y a beaucoup de petits acteurs et les besoins sont importants. L’Italie, pays test COOLOC : Dovevivo fait figure de pionnier dans le coliving Axelle Baillet : Après 13 ans de développement en Italie, et avec près de 9 000 chambres disponibles, Dovevivo a acquis une expérience et un savoir-faire uniques. C’est la raison pour laquelle nous nous sommes implantés sur d’autres marchés. En France, je peux m’appuyer sur cette expérience et ce savoir-faire, quelle que soit la typologie des biens, du petit appartement à la grande résidence de plusieurs dizaines de chambres. Énormément de choses ont été testées en Italie. Un coliving pensé par les colivers COOLOC : Que trouve-t-on dans un coliving Dovevivo ? Axelle : Au fil du temps, nous nous sommes rendus compte de ce qui plaisait… ou pas. Cela nous permet d’être plus raisonnables en termes de services et d’espaces partagés. Tous nos coliving proposent des services que nos colivers estiment indispensables : un local à vélo, une buanderie, mais aussi un espace rangement complémentaire au sous-sol. En effet, vous avez beau arriver avec juste vos valises, vous vous installez pour plusieurs mois. Ce n’est pas génial d’avoir de grandes valises que vous ne savez pas où ranger dans votre chambre. Quand c’est possible, nous développons d’autres services, comme une salle de sport, un espace extérieur, un roof top, un espace pour travailler. Par comparaison avec d’autres opérateurs de coliving, notre cahier des charges est plus léger et moins travaillé. Les gens viennent chez nous, car nos chambres sont bien agencées, agréablement meublées, dans un appartement bien pensé et harmonieux. Nous nous concentrons sur les besoins de l’individu. Cela fonctionne puisque le taux d’occupation en Italie varie entre 97% et 98%. A l’heure actuelle, il est de 99,4% en France. Il y a donc une véritable adéquation entre les besoins et les produits proposés. Cooloc : Qui sont les colivers de Dovevivo ? Axelle Baillet : Notre public est dans la tranche d’âge des 18 –40 ans. Nous avons 55% d’étudiants et 45% de jeunes actifs. La moyenne d’âge est de 28 ans. Des colivers en demande de flexibilité COOLOC : Comment se passe la location ? Axelle Baillet : Les colivers signent un bail de location meublée, d’un an renouvelable. Ils ont un mois de préavis en cas de rupture de bail. C’est pratique pour des étudiants qui doivent suivre un cursus dans une ville entre 6 et 9 mois. Ils signent un bail et savent qu’il leur suffit de donner leur préavis un mois avant la fin de leur cursus. Le principe du coliving a du succès car c’est une formule tout compris. Les colivers paient un loyer où tout est inclus : le loyer, l’électricité, le chauffage, internet, l’assurance habitation, le ménage, la maintenance… Il n’y a pas de coût caché. Administrativement, les démarches sont faciles. Nous demandons un dépôt de garantie correspondant à deux mois de loyer et de payer le premier mois de loyer dès l’entrée dans les lieux. Plus besoin de dossiers compliqués à monter pour rassurer le propriétaire. De même pour la réservation. Vous pourrez bientôt tout réserver en ligne. Nous sommes en train de mettre en place une clef numérique que vous pouvez activer avec votre smartphone comme à l’hôtel. Plus besoin de passer au bureau chercher la clef de l’appartement. COOLOC : Est-ce que cela ne rend pas l’entrée dans les lieux un peu anonyme ? Axelle : Non. Dès le départ et pendant tout votre séjour chez nous, vous êtes suivi par l’un de nos collaborateurs qui prend contact avec vous par mail. Nous venons aussi à votre rencontre pour l’état des lieux, à l’entrée ou à la sortie. Cela nous permet d’être présents dans les appartements, de voir l’ambiance, régler les problèmes… Des coliving à taille humaine COOLOC : Quelle est l’ambiance dans un coliving version Dovevivo ? Axelle Baillet : C’est très convivial. Lorsque vous arrivez dans une nouvelle ville, vous ne connaissez pas forcément grand monde. Avec le coliving, dès votre entrée dans les lieux, vous êtes accueilli par vos colivers. En effet, à chaque nouvelle arrivée dans un appartement, nous prévenons les colivers et leur demandons, dans la mesure du possible d’être présents pour accueillir le nouveau venu. Tout de suite, cela crée une ambiance et des liens avec des gens qui viennent de partout. A Paris, 50% de nos colivers sont des étrangers, qui viennent d’Europe, mais aussi d’Inde, du Japon… Tout dépend du pays. En Italie, moins de 20% des colivers sont étrangers. Un vaste choix de logements… COOLOC : Où peut-on trouver un coliving Dovevivo ? Axelle Baillet : Dovevivo est présent en France depuis septembre 2020. Nous avons aujourd’hui 350 chambres et nous devrions arriver à 550 d’ici Noël. Cela représente une vingtaine d’actifs qui vont des grands appartements aux petites maisons de ville. Nous allons ouvrir nos premières chambres à Lille en janvier. Au printemps prochain, nous ouvrirons une grande résidence de 100 chambres à Asnières. Il s’agit d’un immeuble de bureaux en reconversion qui comprendra également un espace de coworking, une crèche et une salle de sport. Dovevivo a déjà l’expérience de ce type de projet. En Italie, nous gérons déjà une dizaine de résidences de ce style, notamment à Milan à côté de la célèbre université Bocconi. A Venise, nous gérons un site magnifique avec vue sur la lagune, à proximité de l’université. En Espagne, notre premier site a ouvert au cœur de Madrid avec 45 chambres. Chaque appartement dispose d’une grande cuisine, de grands communs. Ce sont des lieux pleins de vie. Il y a toujours des gens qui discutent, travaillent, déjeunent ensemble sur la terrasse. C’est très accueillant surtout pour des étudiants qui arrivent et ne connaissent ni la langue, ni la ville et qui ne savent absolument pas comment ouvrir un contrat pour l’électricité ou qui n’ont aucune idée des démarches à faire quand on emménage dans une nouvelle ville. Avec Dovevivo, ils partagent leur vie avec des personnes aux profils similaires dans des lieux agréables et animés. Des propriétaires … qui ne s’occupent de rien COOLOC : Comment faites-vous pour trouver ces résidences ? Axelle Baillet : Nous proposons aux propriétaires des solutions locatives durables. Dovevo signe un bail à long terme avec le propriétaire et s’engage à faire des travaux pour optimiser l’appartement, depuis l’agencement et l’équipement, en passant par l’ameublement. Dovevivo s’occupe également des services : ouverture des contrats de gaz et d’électricité, wifi, ménage, chauffage. Pour le propriétaire, c’est très avantageux. Il est sûr d’avoir un seul locataire pour 10 ans, qui va s’occuper de tout et ne lui relaie que quelques sujets de maintenance. C’est la même chose avec nos partenaires institutionnels. Les acteurs qui investissent dans les immeubles de bureaux ne savent pas faire de résidentiel. A Asnières, où nous sommes locataire unique, nous avons proposé une solution packagée. La reconversion d’immeubles de bureaux en résidentiel est aussi un avantage pour nous. Nous disposons de grand plateaux vides que nous pouvons aménager comme nous le souhaitons. De nouveaux marchés en perspective COOLOC : Quelles sont les ambitions de Dovevivo ? Axelles : Elles sont fortes. Nous voulons booster notre développement dans le reste de l’Europe, notamment en Grande-Bretagne, en Allemagne, probablement aussi Portugal et dans les pays du Benelux. Nous voulons également diversifier nos cibles. En effet, nous allons proposer des coliving pour des couples ou des familles qui cherchent des solutions de logement temporaires.

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